TECHNIQUE

Gérer les populations des bioagresseurs grâce aux mesures prophylactiques


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Dernière modification : 19/12/2018
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1. Présentation


Caractérisation de la technique

Description de la technique :

Crédit photo : Outil de prophylaxie, couteau chauffant - © ARMEFLHOR

 

Informations initialement issues du Guide pratique pour la conception de systèmes de culture légumiers économes en produits phytopharmaceutiques (2014) / Fiche technique T3.

 

Principe

Ensemble des mesures visant à prévenir ou défavoriser l’installation et le développement d’un bioagresseur sur un territoire déterminé. Ici on s’intéressera à la gestion de la population initiale de bio-agresseurs. Les diverses techniques sont utilisables à différents moments de la culture, mais aussi lors de l’interculture.


Exemple de mise en oeuvre :

Exemple de leviers disponibles


- La détection précoce : repérer les foyers d’inoculum précocement dans la parcelle ou aux abords permet d’intervenir dans
les conditions optimales et/ou de manière localisée (binage, effeuillage, lâcher d’auxiliaires…) pour enrayer le développement du
bio-agresseur. La formation et l’implication des salariés est impérative.

- Le nettoyage et l'entretien réguliers des abords, du matériel, des serres et abris permet de limiter les risques de contamination

- La succession : introduire des cultures et/ou des intercultures non hôtes limite l’accroissement des populations de bioagresseurs
associés à une culture donnée et participe au maintien de la biodiversité dans les sols, qui peut être à la base d’une
moindre pression parasitaire pour certains champignons telluriques.

- La gestion du climat : selon le bio-agresseur visé dans la serre ou l’abri, éviter les conditions climatiques favorables à son
développement en favorisant l’aération, l’homogénéité du climat dans la serre ou l’abri et en utilisant des techniques comme la brumisation,le chauffage…

- La gestion des apports hydriques et minéraux : répondre aux exigences des plantes afin de ne pas provoquer de stress
lié à l’excès ou au manque d’eau ou de fertilisant participe à une moindre sensibilité de la culture aux attaques de bio-agresseurs.
L’homogénéité des apports sur la parcelle et la qualité sanitaire de l’eau d’irrigation sont importantes.

- Le travail du sol : réaliser les travaux de préparation du sol dans des conditions optimales d’humidité entraîne une bonne
structure et évite la formation d’une « semelle ». Celle-ci empêche le bon développement racinaire et favorise le développement des bio-agresseurs telluriques. Travailler les parcelles les plus contaminées en dernier afin d’éviter tout nouvelle contamination.

- Le semis/plantation : les dates doivent être définies en fonction du type de culture (abri, plein champ…), des équipements
(type d’abri, chenilles…) et, si possible, des risques de présence des bio-agresseurs. Le non-respect des plannings de semis/plantation favorise la sensibilité des cultures aux bio-agresseurs.

- Le choix du matériel végétal : variétés résistantes , greffage, plants indemnes de maladies ou ravageurs.

- Entretien de la culture : les opérations culturales (taille, palissage, binage…) peuvent être à l’origine de blessures, portes
ouvertes à certains bio-agresseurs. Il faut donc les réaliser dans de bonnes conditions. Les pratiques culturales de taille ou de palissage ont un effet sur l’architecture du couvert. La taille permet d’éliminer les premiers organes atteints par le (ou les) bio-agresseurs aériens ou d’éliminer les organes qui leur sont le plus sensibles. Le palissage comme la taille permettent une meilleure aération du couvert, créant ainsi un microclimat moins favorable au développement des bio-agresseurs : diminution de l’humidité, augmentation de la pénétration de la lumière et de la température.

- En cours de culture : éliminer les plantes touchées et dans certains cas les plantes voisines (Coryne bacterium de la tomate…), représentant un risque élevé de dissémination. En présence de bio-agresseurs telluriques, arracher la plante avec le maximum de racines. Une attention particulière doit être portée sur la gestion des tas de déchets (enfouis, bâcher…) afin d’éviter la survie du bio-agresseur. Travailler les parcelles les plus contaminées en dernier afin d’éviter tout nouvelle contamination.



Période de mise en œuvre
Pendant l'interculture
Sur culture implantée


Echelle spatiale de mise en œuvre
Parcelle
Exploitation


Application de la technique à...

Toutes les productions : Facilement généralisable

Facilement généralisable

Technique conseillée et applicable à toutes les cultures sous serres, sous abris et plein champ.




Réglementation

Aucune réglementation particulière pour cette technique.


2. Services rendus par la technique



3. Effets sur la durabilité du système de culture


Critères "environnementaux"

Effet sur la qualité de l'air : En augmentation
émission phytosanitaires : DIMINUTION

Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
pesticides : DIMINUTION

Effet sur la consommation de ressources fossiles : En diminution
consommation d'énergie fossile : DIMINUTION

Autre : Pas d'effet (neutre)

Commentaires

Qualité de l'air et de l'eau : réduction du risque de pollution des eaux et de l’air avec la diminution des traitements.

Consommation d'énergies fossiles : a priori moindre si réduction des applications de traitements.




Critères "agronomiques"

Fertilité du sol : En augmentation

En augmentation

Meilleur fonctionnement des sols dans le cas des successions diversifiées.




Critères "économiques"



Critères "sociaux"


Période de pointe : Variable

Variable

Réorganisation  éventuelle du travail

- pour limiter la fréquence des passages entre parcelles ou abris et éviter les contaminations.

- pour la préparation et l'entretien des parcelles

- pour modifier des opérations culturales



Temps d'observation : Variable


Temps d'observation : Variable

Variable

Augmentation possible du temps de travail.





4. Organismes favorisés ou défavorisés


Bioagresseurs favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Bioagresseurs défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
adventices adventices
bactérie agent pathogène (bioagresseur)
insecte (bioagresseur) ravageur, prédateur ou parasite
maladie cryptogamique agent pathogène (bioagresseur)
mouches des cultures légumières ravageur, prédateur ou parasite
nématode (bioagresseur) ravageur, prédateur ou parasite
rhizoctone brun agent pathogène (bioagresseur)
virus agent pathogène (bioagresseur)

Auxiliaires favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Auxiliaires défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Accidents climatiques et physiologiques favorisés

Organisme Impact de la technique Précisions

Accidents climatiques et physiologiques défavorisés

Organisme Impact de la technique Précisions


5. Pour en savoir plus

Contrôler les bio-agresseurs en AB : prophylaxie, méthodes culturales et lutte indirecte
Mazollier C. et al.
RMT DévAB, Brochure technique, 2009

RMT DévAB, 4 p.

Pour accéder à la brochure voir lien

Protection des cultures légumières sous abri et de plein champ, La prophylaxie et les méthodes de lutte indirecte, Cas de la tomate et de la carotte.
Trottin-Caudal Y. et al.
CTIFL, Brochure technique, 2006

Infos-CTIFL n° 224, 36-42.

Pour accéder à la brochure voir lien


6. Mots clés


Méthode de contrôle des bioagresseurs :
Mode d'action : Action sur le stock initial
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :
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Contributeurs

19/12/2018
09/05/2018
12/01/2018
Paola SALAZAR - INRA - Rennes (35000)
ingenieur - paola.salazar@inra.fr