Préserver les auxiliaires dans le verger
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1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Image d'en-tête : Extensification de l'entretien des abords pour préserver les auxiliares en verger - Gestion extensive de l’enherbement - © CTIFL
Informations initialement issues du Guide pour la conception de systèmes de production fruitière économes en produits phytopharmaceutiques (2014) / Fiche technique n°2. Pour en savoir plus : voir lien
Le Principe
Préserver les auxiliaires dans le verger constitue un des points clés de la lutte biologique par conservation. Cette stratégie consiste à éviter ou limiter les pratiques agricoles qui sont défavorables au développement des auxiliaires, de manière directe (ex. mortalité par application de pesticide peu sélectif) ou indirecte par suppression de leurs ressources (ex. broyage du couvert herbacé).
En effet, une gestion raisonnée des pratiques agricoles est nécessaire pour ne pas éliminer directement ou indirectement les auxiliaires. Il s’agira donc de ne pas supprimer ni d’altérer de manière importante la qualité des habitats et des ressources, et d’utiliser (en dernier recours) des pesticides ayant un faible impact sur les populations d’auxiliaires.
Exemple de mise en oeuvre :
Leviers pour préserver les auxiliaires :
1) Gestion extensive de l’enherbement au sein du verger
Sur l’nter-rang
> Réduire le nombre de coupes du couvert herbacé favorise la présence de proies (ex. pucerons des graminées, diptères, collemboles…) et donc celle de prédateurs (ex. forficules en fruits à pépins, entre autres prédateurs de pucerons lanigères et psylles, arachnides, staphylins…).
> Couper plus haut (10 cm voire plus) ou ne pas tondre la totalité d’une parcelle en une seule fois en fauchant par exemple un rang sur deux préserve partiellement les ressources pour les auxiliaires; les rangs complémentaires seront tondus lorsque les fleurs réapparaîtront sur les premiers rangs.
> Les fauches tardives sont recommandées dans la mesure du possible. Par ailleurs, les dates de tonte doivent être raisonnées pour éviter les problèmes de ravageurs secondaires (bio-agresseur qui ne l’est qu’en l’absence du bio-agresseur primaire ou de la protection dirigée contre le bio-agresseur primaire). Par exemple, éviter de faucher juste avant récolte pour que les thrips ou les sauterelles ne migrent pas de la strate herbacée dans les arbres pour les fruits à noyau.
> Le broyage de l’herbe (par gyrobroyage) détruit de nombreux auxiliaires, aussi est-il préférable d’opter pour le fauchage ou le roulage de l’herbe.
> L’apport de fertilisation azotée est déconseillé sur les enherbements afin de limiter la pousse et favoriser la biodiversité botanique dans les vergers.
> Un mode de gestion de l’inter-rang préservant les ressources pour les auxiliaires consiste à semer des graminées résistantes au passage des outils sous les passages de roues et des espèces favorables aux auxiliaires.
Sur tournières et bordures
« Extensifier » au maximum leur entretien est possible via les pratiques suivantes :
> Ne pas les fertiliser,
> Effectuer seulement une fauche tardive,
> Alterner les zones fauchées une année sur deux ou trois,
> Evacuer les produits de coupe pour favoriser une flore diversifiée et attractive pour les auxiliaires ou encore les faire pâturer avec un faible chargement en bétail.
Sur le rang
Il existe des stratégies pour entretenir le rang et préserver ainsi les auxiliaires du verger :
> Limiter le travail du sol ou l’effectuer dans de bonnes conditions (temps sec…) permet de ne pas/peu perturber la faune du sol (ex. carabes).
> L’apport d’amendements organiques favorise les arthropodes décomposeurs, par exemple les collemboles, source de nourriture pour de nombreux prédateurs.
NB : Les éléments liés aux techniques alternatives aux herbicides pour l’entretien du rang sont développés dans les fiches techniques: « Utiliser des paillages ou mulchs sur le rang en verger », « Pratiquer le désherbage mécanique en verger » et « Utiliser la méthode sandwich pour gérer les adventices en verger ».
2) Lutte chimique aménagée pour la préservation des auxiliaires
Il est indispensable d’aménager la lutte chimique pour ne pas tuer (directement) les auxiliaires. La lutte aménagée consiste à choisir les pesticides les moins toxiques pour les auxiliaires et à les utiliser dans de bonnes conditions (absence de fleurs, vent faible…). La stratégie de lutte doit bien sûr privilégier les méthodes alternatives (ex : confusion sexuelle ou filet pour diminuer le nombre d’insecticides) et utiliser les produits phytopharmaceutiques en dernier recours.
Par exemple, l’absence d’utilisation d’insecticides à large spectre est suffisante pour permettre aux phytoséiides et prédateurs de psylle de réguler, respectivement, les populations d’acariens phytophages et de psylles du poirier.
Période de mise en œuvre
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les productions : Facilement généralisableFacilement généralisable
La préservation des auxiliaires par une gestion raisonnée de l'enherbement est un enjeu qui concerne et qui peut être envisagé sur toutes les espèces fruitières.
Réglementation
2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentationémission phytosanitaires : DIMINUTION
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
pesticides : DIMINUTION
Autre : Pas d'effet (neutre)
Critères "agronomiques"
Biodiversité fonctionnelle : En augmentationEn augmentation
Une gestion raisonnée des pratiques agricoles dans le verger, favorise la préservation des auxiliaires via la présence de ressources alimentaires et de refuge.
Critères "économiques"
Critères "sociaux"
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
Araignées | Ennemis naturels des bioagresseurs | ||
Carabes prédateurs et granivores | Ennemis naturels des bioagresseurs | ||
Perce-oreilles (prédateur) | Ennemis naturels des bioagresseurs | réduire le nombre de coupes du couvert herbacé favorise la présence de proies (pucerons des graminées, diptères, collemboles) et donc celle de prédateurs comme les forficules en fruits à pépins. |
Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
5. Pour en savoir plus
Le Point sur, n° 31. Ctifl, Paris, 8 p.
Pour accéder à la brochure : voir lien
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte biologique
Mode d'action :
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Reconception