Implanter des cultures intermédiaires pièges à nitrates
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Cameline, auteur : Globe Master - SideEffect
Crédit : licence :(CC BY 3.0))
1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Cette technique consiste à implanter un couvert à l'interculture qui va capter de l'azote minéral avant l'entrée en période de drainage (automne / hiver), et ainsi limiter sa lixiviation.
Le couvert peut être constitué d'une seule espèce (moutarde, phacélie, avoine...) ou d'un mélange d'espèces permettant de cumuler les qualités de chacune (systèmes racinaires différents permettant d'absorber l'azote dans différents horizons, espèce à installation rapide et espèce plus "pérenne"...).
Le couvert peut être détruit par le gel, mécaniquement (broyage, roulage, labour...) ou chimiquement. La quantité d'azote absorbée est fonction de l'azote disponible dans le sol et de la biomasse produite.
L'azote absorbé sera ensuite restitué progressivement après destruction du couvert, au fil de la minéralisation des résidus. Une partie sera disponible pour la culture suivante.
Exemple de mise en oeuvre :
Dans le cas d'une succession "blé tendre d'hiver => orge de printemps" : Implantation de moutarde entre un blé tendre et une culture de printemps. Le semis est réalisé fin août / début septembre à la volée, à raison de 10 kg/ha. Le couvert est broyé début décembre.
Précision sur la technique :
Cultures intermédiaires : Avoine diploïde, Cameline, Fenugrec, Gesse, Moutarde printemps, Navette, Phacélie, Ray-grass d'Italie, Vesce commune...
Période de mise en œuvre
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Tous les types de sols : Généralisation parfois délicateL'implantation de CIPAN peut se justifier sur tous type de sol. Cependant, sur certains sols (ex. argileux), l'implantation ou la destruction du couvert peuvent être très délicat. Il sera nécessaire de raisonner judicieusement les espèces implantées (ex. gélives) et la technique de destruction (gel, broyage, ...).
Tous les contextes climatiques : Généralisation parfois délicate
La réussite de la technique est conditionnée par une pluviométrie suffisante à l'automne (septembre-octobre) pour permettre un développement du couvert avant l'hiver.
Dans des contextes pédoclimatiques soumis à de forts déficits hydriques en été (Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes), la levée et le développement du couvert sont parfois délicates.
Réglementation
InfluenceLe 5ème programme d'action de la directive nitrate impose, dans la majorité des départements, la couverture totale des sols en zone vulnérable pour les intercultures de plus de 2 mois. Les repousses de colza ou de céréales sont considérées comme une couverture.
Voir : http://www.ile-de-france.chambagri.fr/pro77/reglementation-directive-nitrates
2. Services rendus par la technique
Fourniture de nutriments
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : VariableL'implantation et la destruction du couvert entrainent des émissions de GES liées à la consommation de carburant, mais permet aussi de stocker du carbone (si développement du couvert) et de diminuer les émissions de N2O indirectes. Le bilan GES est donc "variable" à l'échelle de la culture.
Effet sur la qualité de l'eau : Variable
L'implantation de CIPAN permet de réduire fortement le transfert d'azote par lixiviation et dans une moindre mesure le phosphore. Cependant, en cas d'implantation d'espèces non gélives, la destruction du couvert peut nécessiter l'emploi d'herbicides.
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
L'implantation et la destruction du couvert entrainent une consommation de carburant plus importante que le maintien du sol nu pendant l'interculture. Mais l'ameublissement du profil par le couvert peut autoriser un travail du sol réduit pour l'implantation de la culture suivante. De plus, en fonction du choix des espèces, cette technique permet de diminuer les apports d'azote minéral sur la culture suivante et diminue ainsi la consommation d'énergie fossile pour produire de l'azote minéral.
Critères "agronomiques"
Productivité : VariableEn cas de destruction trop tardive, la culture intermédiaire peut provoquer des effets dépressifs sur la culture suivante (disponibilité en eau et en azote). Certaines cultures intermédiaires peuvent également présenter un effet allélopathique sur la culture suivante.
Mais si la date de destruction est suffisamment précoce et le choix du couvert adapté, le couvert présente un effet neutre à positif sur la culture suivante.
Qualité de la production : Pas d'effet (neutre)
Fertilité du sol : En augmentation
L’implantation d’un couvert améliore à la fois la fertilité chimique et physique du sol :
-D’un point de vue chimique : l'azote capté par le couvert pendant son développement est restitué progressivement après sa destruction. Une partie sera directement disponible pour la culture suivante. Le couvert permet aussi d'améliorer la disponibilité en phosphore et en potasse pour la culture suivante (remobilisation des éléments).
- D’un point de vue physique : le développement du système racinaire du couvert favorise la restructuration du sol.
Stress hydrique : Variable
Le prélèvement d'eau pendant le développement du couvert peut augmenter le déficit hydrique. La destruction du couvert devra être adaptée au type de sol et aux exigences en eau de la culture suivante.
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
La biodiversité végétale domestique est accrue par l'implantation d'espèces différentes des cultures principales. De plus, la culture intermédiaire constitue un couvert favorable à de nombreuses espèces animales (avifaune, petit gibier, micro et macrofaune...).
Le choix d'espèces mellifère peut contribuer à nourrir des insectes pollinisateurs.
Pression en maladie : Variable
L'implantation de cultures intermédiaires permet de "casser" les rotations et ainsi le cycle des maladies (ex. fusarioses, piétins) dans les rotations céréalières.
Cependant, le couvert peut aussi accroitre la pression maladies si les espèces implantées sont hôtes des mêmes pathogènes que les cultures principales (implantation de crucifères dans des rotations à fréquence de retour en colza élevée, avoine ou seigle dans des rotations à base de céréales à paille, certaines légumineuses dans des rotations incluant du pois, ...).
Pression en ravageurs : Variable
L'implantation de cultures intermédiaires peut permettre de diminuer ou réguler la présence de certains ravageurs (ex. nématodes de la betterave // moutarde et radis anti-nématodes).
Cependant, le couvert peut aussi accroitre la présence de certains ravageurs (limaces, tenthrèdes, altises, pucerons) en constituant un lieu de refuge et de nourriture.
Pression en adventices : Variable
Une CIPAN qui démarre vite et couvre bien le sol peut concurrencer les adventices. A l'inverse, un couvert qui ne se développe pas bien laisse la place aux adventices tout en empêchant de pratiquer des déchaumages.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En augmentation
En fonction de l'espèce ou du mélange d'espèces choisit, le coût de semences peut varier de 10 à 100 €/ha.
Charges de mécanisation : Variable
L'implantation et la destruction du couvert entrainent une consommation de carburant plus importante que le maintien du sol nu pendant l'interculture. Mais l'ameublissement du profil par le couvert peut autoriser un travail du sol réduit pour l'implantation de la culture suivante.
Le coût de l'implantation peut varier de 0 €/ha (semis à la récolte sous la coupe) à 60 €/ha (semis direct). Le coût de destruction varie également de 0 €/ha (gel) à 30 €/ha (broyage + enfouissement).
Marge : En diminution
Les restitutions d'azote pour la culture suivante suite à la destruction du couvert ne couvrent généralement pas les charges liées à son implantation et sa destruction.
La marge globale à court terme sera donc diminuée, cependant les effets "à long terme" sont difficilement quantifiables et chiffrables et ne sont généralement pas pris en compte dans le calcul des marges (restructuration, limitation érosion, vie du sol, ...). Le couvert peut aussi être valorisé (récolte, fourrages, ...).
Critères "sociaux"
Temps de travail : Variable
En fonction du mode d'implantation et de destruction, la charge de travail peut être plus ou moins importante que celle liée à la réalisation de faux semis en interculture.
Temps d'observation : Pas d'effet (neutre)
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
altise du colza | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | possible présence sur couverts avec crucifères |
charbon des inflorescences | FAIBLE | agent pathogène (bioagresseur) | possible présence sur couverts avec avoine |
limace | FAIBLE | ravageur, prédateur ou parasite | |
petite altise | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | possible présence sur couverts avec crucifères |
puceron cendré du chou | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | possible présence sur couverts avec crucifères |
puceron vert du feuillage | FAIBLE | ravageur, prédateur ou parasite | possible présence sur couverts avec céréales (orge, blé, avoine) |
rouille couronnée | FAIBLE | agent pathogène (bioagresseur) | possible présence sur couverts avec avoine |
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
nématode à kystes | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | nématodes spécifiques de la betterave sucrière : variétés spécifiques de moutarde ou radis "anti-nématodes" |
piétin-verse | FAIBLE | agent pathogène (bioagresseur) | ex. moutarde entre 2 céréales à pailles |
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
5. Pour en savoir plus
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs :
Mode d'action :
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :