Mettre en place des dispositifs physiques anti-insectes
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1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Photo d'en-tête : Filet anti-insectes dans une culture en plein champ - © Inra et CA Bretagne
Le principe
Il s'agit de de protéger les cultures des attaques d’insectes ravageurs via l’installation de bâches, de
voiles ou de filets, sur ou autour de la culture, pour empêcher physiquement l’accès des bioagresseurs aux plantes. Pour les insectes qui volent au ras du sol, on peut disposer des filets verticaux autour de la culture, pour les autres, il est nécessaire de recouvrir touts les plants. Une difficulté est de savoir à quel moment mettre en place ces protections, qui ne peuvent en général pas être permanentes du fait des autres interventions à réaliser sur la culture.
Précision sur la technique :
Mettre en place la barrière physique en cas de risque, surtout avant les premiers vols du ou des bio-agresseur(s) visé(s).
Les barrières sont installées au niveau des ouvrants dans les cultures sous abri ou sous serre, à plat sur la culture en plein champ ou en tunnels, verticalement en plein champ pour lutter contre les ravageurs se déplaçant sous le couvert végétal ou au ras de la culture (mouche de la carotte, mouche du chou).
Après la pose, il faut vérifier l’étanchéité de la barrière physique.
Pour certaines techniques, la barrière doit être retirée avant toute autre intervention.
Période de mise en œuvre
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les productions : Généralisation parfois délicateGénéralisation parfois délicate
Cette technique n'est applicable que sur des cultures qui occuppent des surfaces limitées.
Toutefois, la technique peut être appliquée à diverses cultures de plein champ (carotte, navet, chou), d’abri et de serre (concombre, tomate…).
Tous les types de sols : Sans objet
Réglementation
Aucune réglementation particulière.2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentationémission phytosanitaires : DIMINUTION
émission GES : INCONNUE
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
N.P. : DIMINUTION
pesticides : DIMINUTION
turbidite : DIMINUTION
Autre : Pas d'effet (neutre)
Commentaires
Qualité de l'air et de l'eau
Diminution des transferts de polluants vers l’eau et l’air grâce à la réduction des insecticides.
La technique permet de remplacer les insecticides. Leur transfert éventuel devient nul.
Energies fossiles et GES
La pose est manuelle, il y a donc une réduction de la consommation d'énergies fossiles si le filet remplace des traitements. Cependant, l'impact de la fabrication n'est pas connu. Il est possible que la minéralisation de l'azote soit stimulée et être à l'origine d'émissions de N2O.
Production de déchets
Les filets doivent être retraités après usage et représentent d'assez grandes quantités de plastique.
Critères "agronomiques"
Productivité : Pas d'effet (neutre)Pas d'effet (neutre)
Qualité de la production : Pas d'effet (neutre)
Pas d'incidence sauf si développement de maladies (ex : pourriture grise)
Fertilité du sol : Variable
Variable
Dans le cas où les filets ont un effet thermique, il peut y avoir stimulation de la minéralisation de l'azote (c'est intéressant en agriculture biologique).
Stress hydrique : Pas de connaissance sur impact
Pas de connaissance sur impact
Si le filet utilisé a un effet climatique, stimulation de l'évapotranspiration ?
Biodiversité fonctionnelle : Pas de connaissance sur impact
Pas de connaissance sur impact
Effet sur les déplacement d'autres insectes et organismes vivants que les cibles.
Autres critères agronomiques : Variable
Autres critères agronomiques : Variable
Transmission de virus :
Le risque de transmission de virus par certains pucerons ou cicadelles est réduit.
Microclimat :
Problème de microclimat favorable aux maladies.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En augmentation
En augmentation
Nécessite un investissement en fonction de la barrière choisie et de sa qualité :
- Filets en polyéthylène réutilisables 2 à 3 ans : 0,6 à 0,8 euros/m².
- Filets en polyamide une seule année d'utilisation : 0,3 à 0,4 euros/m².
Charges de mécanisation : En diminution
En diminution
La pose de barrières physiques se fait à la main donc réduction de la consommation de carburant si diminution des traitements.
Marge : Variable
Variable
Cette technique augmente le coût de la protection de la culture par rappor à une protection chimique, notamment du fait de la main d'œuvre nécessaire. Elle est de ce fait souvent mise en œuvre en agriculture biologique, filière dans laquelle la valorisation du produit permet de limiter l'effet sur les marges.
Critères "sociaux"
Temps de travail : En diminution
En diminution si le filet remplace un ou des passages de pulvérisateur.
Période de pointe : En augmentation
En augmentation
Le temps de pose est relativement important.
Effet sur la santé de l'agriculteur : Pas de connaissance sur impact
Pas de connaissance sur impact. Cependant, augmentation de la pénibilité du travail, sous serre et abri, lorsque les barrières engendrent une élévation de température.
Temps d'observation : Pas d'effet (neutre)
Temps d'observation : Pas d'effet (neutre)
Pas d'effet (neutre)
Comme les traitements chimiques, la pose des filets doit être bien positionnée par rapport au cycle du ravageur cible.
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
adventices | FORTE | adventices | La présence de filets crée un microclimat favorable au développement des adventices (augmentation de la température et de l’humidité) |
mouches des cultures légumières | FORTE | ravageur, prédateur ou parasite | Si le filet est posé sur un sol infesté de pupes, ou si des mouches arrivent à pénétrer sous le filet, la technique favorise le développement de populations de mouches par un effet de confinement |
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
Tuta absoluta | FORTE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
mouche du chou | FORTE | ravageur, prédateur ou parasite | Efficacité forte même si technique utilisée seule. Toutefois, l’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
mouches des cultures légumières | FORTE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif. Il est possible d’utiliser de filets verticaux ou posés sur arceaux pour protéger les cultures de brassicacées contre la mouche delia radicum, qui vole plutôt à ras du sol |
noctuelles des cultures légumières | FORTE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
petite altise | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
puceron | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
punaise (bioagresseur) | FORTE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
thrips des cultures légumières | FAIBLE | ravageur, prédateur ou parasite | L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif |
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
Arthropodes prédateurs et granivores | FORTE | Ennemis naturels des bioagresseurs | Tous les arthropodes prédateurs se déplaçant par voie aérienne (syrphes, coccinelles, chrysopes…) sont défavorisés par la technique |
Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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5. Pour en savoir plus
Infos CTIFL, n° 244, 36-40.
Pour accéder à la brochure voir lien
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte physique
Mode d'action : Evitement
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Substitution