TECHNIQUE

Choisir des reproducteurs efficients sur l'exploitation des ressources (ruminants)

Aboutie
Dernière modification : 24/10/2024
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Productions concernées

  • Ovin
  • Caprin
  • Bovin

Levier correspondant

Adapter la conduite du cheptel

Crédit : INRAE

Description de la technique

Choisir des reproducteurs qui permettent d'améliorer les capacités d'optimisation de l'exploitation des ressources alimentaires du troupeau peut également faire partie de la stratégie d'adaptation du cheptel.
Ce choix va notamment prendre en compte :

  • L'efficience d'exploitation des fourrages ;
  • L'efficience au pâturage ;
  • L'efficience en agroforesterie, sur les surfaces pastorales, en estive, etc. ;
  • L'aptitude à la marche/exploration ;
  • Les petits gabarits (animaux qui peuvent pâturer plus tôt ou tard sans risquer de tasser les sols) ;

L'état des réflexion actuelles des acteurs de R&D sur la génétique des ruminants en lien avec le changement climatique sont disponibles via cet article de l'Idele ou cet article du Paysan Breton.

Ressources disponibles

Mécanisme(s) d'action

En sélectionnant les meilleurs reproducteurs (à partir de leurs index génétiques) sur les aptitudes d'adaptation au changement climatique, la nouvelle génération d'animaux (qui servira au renouvellement du troupeau) sera plus adaptée aux nouvelles conditions d'élevage que ses parents. C'est ainsi que par la sélection génétique, l'éleveuse/éleveur peut d'année en année, de manière cumulative et pérenne, améliorer les qualités adaptatives de son troupeau.
Le critère d'efficience d'exploitation des ressources permet en particulier d'avoir un cheptel d'animaux qui valorisent de mieux en mieux l'ensemble des ressources (différentes variétés végétales). Il est alors possible de maintenir sa production mais avec moins d'animaux, ce qui réduit par ailleurs l'impact environnemental du système et la pression sur les espèces végétales.

Condition(s) d'efficacité

Les index génétiques des mâles proposés à l'insémination animale ou à la monte naturelle sont publiés régulièrement (plusieurs fois par an pour les mâles d'IA en bovin lait). En bovin lait, pour choisir ses futures reproductrices sur leur potentiel génétique d'adaptation, l'éleveur a la possibilité de les faire génotyper (faire faire une analyse ADN) afin d'obtenir leurs index génomiques. C'est en ayant des informations à la fois sur les mâles et sur ses femelles qu'il pourra sélectionner un renouvellement  le plus adapté, mais aussi définir le plan d'accouplement le plus optimisé.
Pour une amélioration génétique plus rapide et efficace de son troupeau, un poids important à ces critères d'adaptation doit être pris en compte dans l'objectif de sélection.

Limites(s)

  • La sélection génomique est un investissement: le résultat n'est pas immédiat (il faut attendre que les nouvelles générations soient en production). Par ailleurs, le résultat n'est pas forcément important dès la première génération. Mais encore une fois, la gain génétique fait à une génération donnée est permanent et il se cumule de générations en générations. Cela en fait une solution  très efficace mais à long terme.
  • En sélection, on ne travaille jamais sur un critère. L'idée est d'appliquer une sélection génétique pour obtenir un cheptel globalement adapté aux conditions d'élevages et rentable. Donc on va combiner l'ensemble des caractères d'intérêt dans un objectif de sélection. Chaque caractère est pondéré en fonction de son importance dans l'objectif. Ces objectifs de sélection sont définis au niveau national pour chaque race. Pour que les éleveur·euses puissent choisir les reproducteurs les plus adaptées aux futures conditions d'élevage, il faut que les critères d'adaptation cités ici soient intégrés dans les objectifs de sélection raciaux et avec un poids important (avec de nouvelles modalités de pondération: ne plus raisonner uniquement en termes d'impact économique mais aussi en termes d'impact environnemental)
  • La précision des index génomiques dépend d'une population de référence nationale pour chaque race. C'est à dire d'animaux qui sont à la fois génotypés (analyse ADN) et phénotypés (mesure du caractère à améliorer réalisée dans le cadre du contrôle de performance). Cette population doit avoir un effectif important et être mise à jour en continue avec les nouvelles générations d'animaux. Cela signifie, en particulier pour ces caractères complexes d'adaptation, développer des outils de mesure spécifiques et déployables en élevage.
  • L'efficacité des modèles de calculs des index génomique dépend aussi des informations sur les conditions d'élevage. A l'heure actuelle, beaucoup d'information remontent dans les bases de données nationales qui servent aux calculs des index génomiques. Mais les caractères d'adaptation sont très complexes et une description plus fine du milieu et des conditions d'élevage des animaux évalués permettrait d'améliorer la précision des index.

Evaluation de la technique

Délai de mise en place Ce critère évalue le pas de temps nécessaire à l’agriculteur/agricultrice pour mettre en place cette technique. ​Ce délai comprend à la fois le temps de réflexion nécessaire en amont de sa mise en place, et le temps de travail technique. . . . . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Coût Ce critère évalue le coût à la charge de l’agriculteur/agricultrice (éventuelles subventions déduites) pour la mise en œuvre et l’entretien de cette technique. Il comprend le temps de travail et l’investissement (intrants, matériels, etc.). . . . . . . . . . . . 1 : Faible . . . . . . . . . . . . . . . 2 : Modéré . . . . . . . . . . . . . . 3 : Elevé . . . . . . . . . . . .
Délai d'effet Ce critère évalue le pas de temps nécessaire pour que la technique améliore la résilience de l’exploitation (économique, agronomique, sociale, etc.). . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Effet sur l'atténuation Ce critère évalue la capacité de la technique à contribuer à l’atténuation du changement climatique à l’échelle de l’exploitation.​ Cet effet peut être neutre ou positif. L’atténuation s’entend par une réduction significative des émissions de GES (en priorité protoxyde d’azote, méthane et dioxyde de carbone) et/ou une augmentation du stockage de carbone.

Cette technique étant actuellement étudiée par la recherche agricole, l’évaluation proposée est une projection de ses performances attendues lorsqu’elle pourra véritablement être mise en place par les éleveurs/éleveuses.

  • Le coût de mise en place de cette technique est faible pour un·e éleveur·se qui fait déjà de la sélection car il/elle s’appuiera sur des données de phénotype peu chères. Le coût est modéré pour un éleveur qui souhaite démarrer la sélection.

Technique(s) associée(s)

Choisir des reproducteurs avec de bonnes capacités de robustesse (ruminants) Choisir des reproducteurs résilients face aux aléas climatiques (ruminants)

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Contributeurs

24/10/2024
30/01/2024
Elsa Galiano - ACTA - Pantin (93500)
charge-mission - elsa.galiano@acta.asso.fr