TECHNIQUE

Récolter des céréales à un stade immature


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Blés immatures

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Aboutie
Dernière modification : 09/02/2021
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Discussion liée

1. Présentation


Caractérisation de la technique

Description de la technique :

Les céréales sont dites immatures lorsqu’elles sont récoltées à un stade précoce dans le but de constituer une ressource fourragère : ensilage, enrubannage ou foin. Elles peuvent être cultivées seules ou en mélange de deux ou plusieurs espèces de céréales à paille.

Dans le cas de mélange avec une ou plusieurs espèces de protéagineux, on parle d’associations céréales-protéagineux ou de méteil (cf fiche "Récolter des associations céréale(s)-protéagineux à un stade immature").

 

Précision sur la technique :

Un des intérêts de la technique, au-delà du fourrage qu'elle permet de produire, est la libération précoce de parcelles sur lesquelles d’autres cultures annuelles peuvent être mises en place rapidement.

Pour les éleveurs, deux stratégies existent :

La céréale a été semée à destination d’une récolte en grain, pour la vente ou l’autoconsommation en tant que concentrés, mais le manque de fourrages (sécheresse printanière ou autre aléa climatique) conduit l’éleveur à la récolter précocement pour assurer l’alimentation fourragère du troupeau. Selon les pratiques de récolte mises en place, la récolte ultérieure en grain sera possible ou non ;

La céréale a été semée dans le but de produire du fourrage. En effet, ce sont des espèces qui permettent de profiter au maximum des périodes de pousse (au printemps et à l’automne) et ainsi de faire du stock en prévision d’une période estivale délicate (sécheresse) et/ou pour l’hiver.

 

Exemple d'application :

Dans les élevages du sud-Aveyron, l’utilisation des céréales immatures pour la production de fourrage devient une pratique de plus en plus structurelle. Plusieurs pratiques visant une utilisation fourragère des céréales ont pu être identifiées : le sur-semis de céréales dans une prairie artificielle de longue durée, l’utilisation de céréales à double usage (déprimage puis production de grains), l’utilisation de céréales à pâturer (sans battage), la mise en place de céréales dérobées post-moisson, le fanage de céréales et enfin le semis de prairies sous couvert de céréales.

Si cela reste encore une particularité de cette zone géographique, elle pourrait être amenée à se développer, notamment ailleurs dans le Massif Central et dans d’autres régions de France.



Période de mise en œuvre
Pendant l'interculture
Sur culture implantée

Cette technique peut être pratiquée en culture principale ou en culture dérobée.



Echelle spatiale de mise en œuvre
Parcelle
Exploitation

Cette pratique s'applique par parcelle mais doit être réfléchie à l'échelle de l'assolement, et donc de l'exploitation, en fonction des besoins en fourrage.

Application de la technique à...

Toutes les productions : Facilement généralisable

Toutes les céréales d’hiver ou de printemps peuvent être récoltées pour constituer des stocks.



Tous les types de sols : Facilement généralisable
Cette technique peut être réalisée sur tous types de sols.

Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable

Cette technique peut être réalisée sous tous types de climats.

Réglementation

Il n’existe pas de réglementation particulière qui favorise ou défavorise cette pratique




2. Services rendus par la technique


Autonomie fourragère


3. Effets sur la durabilité du système de culture


Critères "environnementaux"


Critères "agronomiques"

Productivité : En augmentation

La récolte d’une céréale ou d’un mélange céréalier immature permet de diversifier et de sécuriser un système fourrager : elle constitue elle-même une ressource fourragère et elle permet, grâce à la mise à disposition précoce de la parcelle, d’implanter une autre culture fourragère estivale-automnale à croissance rapide, qui pourra être exploitée avant l’hiver (chou, sorgho, colza fourrager…).



Qualité de la production : Variable

Récolter des céréales immatures permet d’obtenir un fourrage de qualité pour les vaches laitières car l’ingestion de fibres dans la ration permet de faire remonter le taux butyreux du lait. De plus, les fibres permettent une meilleure rumination et donc diminuent le risque d’acidose. Cependant, la valeur énergétique d’une céréale immature est plus faible que pour une récolte en grain et son utilisation peut faire diminuer la production laitière s’il n’y a pas d’apports supplémentaires de concentrés énergétiques.



Stress hydrique : En diminution

Dans de nombreuses régions, les agriculteurs sont de plus en plus fréquemment confrontés aux problèmes de sécheresse qui fragilisent leurs systèmes fourragers. Dans ce contexte, l’utilisation de céréales immatures peut se révéler intéressante car elle permet de valoriser la ressource en eau d’hiver et de sécuriser les systèmes fourragers en récoltant avant la ou les périodes de sécheresse.




Critères "économiques"


Charges opérationnelles : Variable
Cette technique permet de faire des économies sur l’achat de fourrages, mais il est parfois nécessaire d’acheter en plus des concentrés alimentaires pour compléter la ration. Le gain dépendra du taux et du prix des concentrés incorporés.

Charges de mécanisation : Variable
On peut considérer qu’il n’y pas d’impact sur les charges de mécanisation car les charges de la moisson des céréales sont remplacées par les charges de récolte fourragère (ensilage, enrubannage…)

Marge : Variable

Les fourrages de céréales immatures sont produits à moindres coûts grâce à un itinéraire cultural simple, avec des dépenses essentiellement concentrées sur la semence et grâce à des rendements globalement équivalents à ceux d’un ensilage de maïs.

L’intérêt économique des céréales ou mélanges immatures dépend de la disponibilité des autres ressources fourragères qui auraient pu être utilisées. De plus, une récolte en ensilage se fait au détriment d’une récolte de paille et de grains et donc au détriment d’une partie du revenu de l’exploitation.




Critères "sociaux"



4. Organismes favorisés ou défavorisés


Bioagresseurs favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Bioagresseurs défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Auxiliaires favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Auxiliaires défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Accidents climatiques et physiologiques favorisés

Organisme Impact de la technique Précisions

Accidents climatiques et physiologiques défavorisés

Organisme Impact de la technique Précisions


5. Pour en savoir plus

Sabine BATTEGAY (ARVALIS)
2016
ARPEB
Article de revue sans comité, 2015
Chambre d'Agriculture de Lozère
Brochure technique, 2014
Sabrina PEYRILLE (CA Charente) ; Sébastien BESSONNET et Christophe MAUGER (CA Charente-Maritime) ; Laurence ROUHER (CA Deux-Sèvres) ; Arnaud MOUILLET (CA Vienne) Benoît RUBIN (IDELE) ; Gildas CABON (ARVALIS) ; Vanessa LE MOIGNIER et Christophe BERTRAND (Contrôle Laitier de la Charente Maritime)
Brochure technique, 2006
Fourrages Mieux
Rapport professionnel
IDELE, CNIEL
Brochure technique

6. Mots clés


Méthode de contrôle des bioagresseurs :
Mode d'action :
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :
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Contributeurs

09/02/2021
Emmanuel MÉROT - Chambre d'agriculture des Pays de la Loire
emmanuel.merot@pl.chambagri.fr

09/02/2021
Gentiane Maillet - INRAE - Thiverval Grignon (78850)
ingenieur - gentiane.maillet@inrae.fr

05/10/2017
Lola Leveau - Irstea - Clermont-Ferrand (63000)
ingenieur - lola.leveau@irstea.fr