TECHNIQUE

Utiliser des aliments appétants avec une valeur alimentaire adaptée

Aboutie
Dernière modification : 24/07/2024
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Productions concernées

  • Ovin
  • Caprin
  • Porc
  • Bovin
  • Volaille

Levier correspondant

Adapter l alimentation et l abreuvement

Crédit : INRAE

Description de la technique

Afin d'assurer la distribution d'aliments appétants, il est nécessaire de limiter l'échauffement de l'aliment durant les coups de chaleur en premier lieu en le stockant à l'ombre, et en vérifiant que les auges ne sont pas exposées directement au rayonnement solaire.
Pour les aliments ensilés, il faut veiller à respecter les conditions suivantes :

  • Un front d'attaque du silo orienté au nord ou à l'est ;
  • Un avancement rapide du front d'attaque (20 à 30 cm par jour) ;
  • Une élimination des parties altérées (en pied de silo, dans le matériel de distribution et à l'auge) encore plus drastique en période chaude.

 

De plus, il est possible d'adapter la valeur alimentaire apportée durant les coups de chaleur afin de limiter les risques de stress thermique :

  • Pour les porcs, il est recommandé d'apporter un aliment moins riche en protéines et en fibres.

 

  • Pour les animaux dont la prise alimentaire diminue à cause du stress thermique comme les ruminants et les volailles, il faut apporter un aliment plus concentré.

Pour les ruminants, en privilégiant les fourrages de bonne qualité (protéique et énergétique). Il est également possible d'apporter de l'eau à la ration (35-40% MS) pour réduire le comportement de tri, ce qui hydrate l'animal par la même occasion.
Pour les volailles, il est possible d'apporter une alimentation plus riche en protéines et acides aminés. De plus, il est recommandé de préférer l'huile à l'amidon pour les apports en matière grasse (les apports en huile sont cependant limités à 7-8% de MG dans les rations). L'huile réduit la production d'extra chaleur mais elle rend également la ration plus appétente. Incorporer de l'eau à l'aliment semble également améliorer son appétence, mais cette solution est encore au stade de recherche et difficile à mettre en oeuvre en pratique pour la filière avicole.

Ressources disponibles

Mécanisme(s) d'action

Un aliment subissant un échauffement perd en appétence et en valeur alimentaire.

  • Pour les porcs : La diminution de la teneur en protéines de l’aliment permet une réduction de la production de chaleur non pas pendant la digestion, mais ultérieurement en relation avec une moindre quantité de composés azotés à excréter dans les urines.
  • Les ruminants se nourrissent moins en cas de chaleur, apporter une ration riche en énergie aide à limiter les impacts de ce phénomène.
  • Les volailles se nourrissent moins en cas de chaleur, apporter une ration plus riche en énergie aide à limiter les impacts de ce phénomène. L'augmentation du taux de matière grasse dans la ration réduit la production d’extra chaleur (limitation du stress thermique) et l'apport d'huiles augmente l'appétence de la ration.

Condition(s) d'efficacité

  • Pour les porcs :

Lors d’une réduction du taux de protéines de l’aliment, il faut veiller aux équilibres recommandés entre les acides aminés (protéine idéale) mais également veiller à ce que les niveaux d’apports en acides aminés essentiels soient maintenus. Un aliment à basse teneur en protéines qui est carencé et/ou déséquilibré en acides aminés essentiels pénalisera les performances, contrairement à un aliment à basse teneur en protéines dont les teneurs en acides aminés essentiels permettent de couvrir le besoin des animaux.
Concernant la teneur en énergie de l'aliment apporté sous forme d’amidon, on peut en remplacer une partie par des lipides pour réduire la production d’extra chaleur liée à l’utilisation métabolique de l’aliment. Toutefois, deux effets paradoxaux peuvent être observés :
Si on ne modifie par la teneur en énergie de l’aliment, les formules seront à la fois riches en lipides et en fibres, or la digestion de ces dernières génère de la chaleur ce qui n'est pas l'effet souhaité, il faut donc faire attention à la quantité de fibres dans la ration.
Si on augmente la teneur en énergie de l’aliment, pour une quantité donnée d’aliment ingérée (kg/j), le porc a la possibilité d’ingérer plus d’énergie utilisable pour ses productions (énergie nette en MJ/j) sans augmenter sa production de chaleur métabolique, voire en la diminuant. Il est à noter que chez la truie allaitante, ce type de formule profite surtout à la portée qui consomme alors un lait plus gras, plutôt qu’à la truie.

  • Pour les ruminants, il faut continuer d'assurer une bonne fibrosité de l'aliment.
  • Pour les volailles, il est important de respecter un bon équilibre en acides aminés de la ration. L’apport énergétique est à raisonner selon les conditions car les besoins énergétiques sont réduits lors de chaleur modérée, mais augmentent avec les chaleurs intenses. Pour l'apport d'huiles, la granulation peut être utilisée pour les productions qui ont l’habitude de travailler avec une farine (poule pondeuse). De plus, la présentation de l’aliment est un paramètre important : la qualité des granulés ou l’homogénéité des farines (le cas échéant) doit être particulièrement surveillé. 

Limites(s)

Pour les volailles, le coût économique des apports en protéine et acides aminés essentiels est élevé et le retour sur investissement parfois discutable si les chaleurs sont trop intenses.

Evaluation de la technique

Délai de mise en place Ce critère évalue le pas de temps nécessaire à l’agriculteur/agricultrice pour mettre en place cette technique. ​Ce délai comprend à la fois le temps de réflexion nécessaire en amont de sa mise en place, et le temps de travail technique. . . . . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Coût Ce critère évalue le coût à la charge de l’agriculteur/agricultrice (éventuelles subventions déduites) pour la mise en œuvre et l’entretien de cette technique. Il comprend le temps de travail et l’investissement (intrants, matériels, etc.). . . . . . . . . . . . 1 : Faible . . . . . . . . . . . . . . . 2 : Modéré . . . . . . . . . . . . . . 3 : Elevé . . . . . . . . . . . .
Délai d'effet Ce critère évalue le pas de temps nécessaire pour que la technique améliore la résilience de l’exploitation (économique, agronomique, sociale, etc.). . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Effet sur l'atténuation Ce critère évalue la capacité de la technique à contribuer à l’atténuation du changement climatique à l’échelle de l’exploitation.​ Cet effet peut être neutre ou positif. L’atténuation s’entend par une réduction significative des émissions de GES (en priorité protoxyde d’azote, méthane et dioxyde de carbone) et/ou une augmentation du stockage de carbone.


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Contributeurs

24/07/2024
30/01/2024
Elsa Galiano - ACTA - Pantin (93500)
charge-mission - elsa.galiano@acta.asso.fr