Avant de se lancer, il est important d’avoir les bases sur la production de volailles. Plusieurs ressources sont disponibles : les cahiers techniques "Produire du poulet de chair" et "Produire des œufs biologiques" réalisés par l’ITAB en collaboration avec la Chambre d’agriculture des pays de la Loire et l’ITAVI, les fiches « Diversifier » du CERD ou encore via des formations à la conduite de petits lots de volailles, dans les Chambres d’Agriculture par exemple.

 

Quelques éléments à bien avoir en tête :

Les volailles ne digèrent pas les fibres contenues dans les fourrages. Si le parcours peut apporter des éléments nutritifs, il est indispensable qu’elles disposent d’apports alimentaires complémentaires

La gestion sanitaire est un élément clé de la réussite à la mise en place d’un tel atelier, à la fois pour préserver la santé et le bien-être des animaux, mais également pour la santé humaine. En effet, les fruits tombés au sol par exemple pourraient être contaminés par des salmonelles si les volailles en sont porteuses. Les volailles plein air sont particulièrement exposées aux parasites.

En plus de ces éléments de réglementation sanitaire générale des produits à destination de la consommation humaine, la réglementation spécifique à la biosécurité des élevages de volailles doit être respectée. Cette réglementation comporte plusieurs niveaux et le premier élément à vérifier avant de vous lancer dans l’élevage de volailles est la zone dans laquelle vous vous trouvez au regard de cette réglementation. Ainsi, si vous êtes situé dans une zone dite « à risque particulier » (ZRP) ou « à risque de diffusion » (ZRD) alors, il y a de fortes probabilités que vous soyez contraints de respecter des périodes de claustration importantes au cours de l’année. De ce fait, en fonction du type d’élevage que vous choisissez, l’élevage de volailles peut ne pas être le plus pertinent. Les cartes des ZRD et ZRP en temps réel sur le site du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

La mise en place d’un tel atelier nécessite également de bien réfléchir aux débouchés, que vous soyez en volailles de chairs ou de ponte. Une étude de marché est indispensable avant de se lancer dans ce projet.

 

Quels avantages et quels inconvénients ?

La réintégration des volailles (poules pondeuses, poulets de chair) et palmipèdes (oies et canards) dans les vergers, vignobles et autres cultures pérennes, devient une pratique agricole de plus en plus fréquente. Les données ci-dessous sont issues le plus souvent de retour d’éleveurs, car les études scientifiques sur le sujet sont assez peu nombreuses.

Cette approche contribue à la création de systèmes agricoles résilients et durables, offrant des avantages tant agronomiques qu'écologiques et économiques. Toutefois, elle comporte également certaines limites qu'il est important de considérer.

 

 

Planification

Mesurez la superficie totale de votre verger. Déterminez la taille des zones qui seront utilisées pour le pâturage en tenant compte de la densité des volailles et de la capacité de régénération du sol.

Type d’Arbres : Identifiez les espèces d’arbres présentes. Certains arbres, comme les jeunes pousses, peuvent nécessiter des protections spécifiques pour éviter les dommages causés par les volailles.

Densité des Volailles : Calculez le nombre de volailles que chaque zone peut supporter. Par exemple, pour un hectare, vous pouvez commencer avec environ 100 à 200 volailles, mais ajustez ce chiffre en fonction des conditions spécifiques du sol et des arbres.

 

Choix des animaux

Choisissez des espèces de volailles adaptées au climat local, ainsi qu’à vos objectifs principaux. Si vous souhaitez que les volailles aient une action de prédation de certains bioagresseurs, il est recommandé de privilégier des souches rustiques ou fermières (Coucou de Rennes, Poule Noire de Janzé, Poule Grise du Vercors, Marans, etc.) qui ont des comportements de chasse plus marqués que les souches classiques (Isabrown, Lohman, etc.) mais qui présentent, a contrario, des performances zootechniques moindre (GMQ, durée d’élevage, taux de ponte, etc.). Il est à noter que selon la taille de l’atelier, l’approvisionnement de petits lots (surtout en souches rustiques) peut être complexe.

 

Aménagement des parcelles

Il va être crucial de se renseigner sur les aménagements de clôture et de protection sanitaire (délimitation de la zone d’élevage, sas sanitaire, etc.).  Installez des clôtures robustes pour délimiter les zones de pâturage et protéger les volailles des prédateurs, ainsi que des mise en défens ou clôture pour protéger vos arbustes ou jeunes arbres si présents dans le parcours. Utilisez des matériaux durables et assurez-vous que les clôtures soient suffisamment hautes pour empêcher les volailles de s’échapper et suffisamment basses (voir électrifiées en bas) pour limiter la prédation (renard, marte, hermine, etc.).

Créez des zones spécifiques pour les volailles, en veillant à ce qu’elles aient accès à des zones variées (herbe, terre, ombre, talus, bosquets, perchage, etc.). Évitez les zones où les jeunes arbres pourraient être endommagés.

Abris : Fournissez des abris pour les volailles afin qu'elles puissent se protéger des intempéries et des prédateurs. La taille doit être suffisante pour mettre à l’abri les volailles en cas d’Influenza Aviaire (claustration) ; il faut en tenir compte lors du dimensionnement de l’abri. Il doit comporter au moins un toit « en dur », des murs ou un filet sur les côtés.

Il ne doit pas subsister de zone d’eau stagnante dans le parcours des volailles.

 

Calendrier de pâturage

Développez un calendrier de pâturage qui définit combien de temps les volailles passeront dans chaque zone du verger ou de la parcelle. Alternez les zones pour permettre au sol et au couvert végétal de se régénérer.

Adaptez le calendrier en fonction des saisons, en tenant compte des périodes de croissance des arbres, des couverts et des besoins alimentaires des volailles.

 

Introduction des animaux

Idéalement, introduisez les volailles progressivement (par zone plutôt qu’en accès plein) pour permettre à la parcelle et aux animaux de s’adapter. Les premiers jours d’introduction du lot, il est crucial de laisser les volailles cloitrées dans le poulailler afin qu’elles identifient bien qu’il s’agit de leur abri et qu’elles y rentrent naturellement le soir avant la fermeture des trappes ou de la porte. S’il s’agit d’un atelier pondeuse, il est également important de veiller à recloîtrer juste avant le début de ponte pour que la première phase d’entrée en ponte se fasse bien à l’intérieur du bâtiment et que les poules prennent l’habitude de pondre dans les nids. Si ce rythme n’est pas respecté vous aurez une bonne partie des œufs dans le parcours et au sol.

Surveillez les premières interactions entre les volailles et le verger pour identifier rapidement tout problème potentiel.

 

Santé des plantes et des animaux

Observez les interactions entre les volailles et les arbres pour détecter tout problème potentiel, comme les dommages aux jeunes arbres ou les maladies.

De manière générale, il est important d’avoir un temps de surveillance suffisant et quotidien (voir plusieurs fois par jour) surtout au démarrage du lot afin d’identifier des soucis de comportements (picage, état de santé, ponte au sol, etc.). En cas de claustration, il est à noter que les volailles peuvent développer des comportements compensatoires délétères comme le picage, voir dans des cas extrêmes, le cannibalisme. Il faut donc veiller à suivre le plan sanitaire de votre vétérinaire scrupuleusement (parasites externes et internes), à enrichir le milieu (fourrages, sables, bac à cendre pour bain de poussière, jeux divers) et à bien veiller à la diversité et l’équilibre alimentaire.

Concernant la santé des parcelles, du sol, des couverts végétaux ou des arbres, un contrôle régulier de leur état, des protections et/ou mise en défens ainsi qu’une rotation adaptée devraient suffire à les préserver.

 

Rotation des parcours

Mettez en place un plan de rotation des zones de pâturage pour éviter le surpâturage. Alternez les zones toutes les semaines ou tous les mois, en fonction de la taille de l’enclos et des besoins de régénération du sol. Permettez aux zones de pâturage de se reposer (mise en défens, rotation, etc.) et de se régénérer entre les périodes de pâturage. Cela aide à prévenir l’érosion et à maintenir une croissance optimale des plantes.

 

Soin des animaux

Assurez-vous que les volailles aient de l’eau propre, fraîche, de la nourriture en quantité suffisante et un plan de gestion des parasites internes et externes visé par un vétérinaire. Inspectez régulièrement les abris pour vous assurer qu’ils sont en bon état et qu’ils fournissent une protection adéquate. En cas de période et de conditions très humides, des asséchant de litières peuvent aider à maintenir une ambiance saine. En cas de fortes chaleurs, veillez à maintenir une ventilation de l’abri, à changer et vérifier régulièrement (plusieurs fois par jour si nécessaire) la qualité et la fraîcheur de l’eau de boisson et à fournir des endroits ombragés et des endroits pour bains de poussières.

 

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