ÉNONCÉ

– Avant culture –

Action systématique :

• Eviter les parcelles à fort historique mineuse et privilégier les rotations longues, surveiller en particulier le bord de la parcelle/fourrières (c’est là où on voit le plus de piqûres)
• Eviter de planter des poireaux à proximité de déchets de poireau ou dans des parcelles avec épandage de déchets de poireau.
• Pour les producteurs produisant leurs propres plants, protéger les pépinières avec un voile anti-insectes, à la fois en plein champ et sous abri jusqu’à fin mai.

– A la plantation et pendant toute la culture –

Deux vols sont identifiés chez la mouche mineuse : le 1er a lieu de mars à mai et le 2ème de mi-septembre à octobre. Un vol de « février » a été identifié en région nantaise : il se situe en semaine 6 à 8. Les vols sont identifiables par BSV ou en disposant des pots pièges de ciboulette en dehors de la parcelle par observation de piqures. Les pièges chromatiques englués sont plus opérants que la ciboulette, en région nantaise sur le vol de « février ».
Action systématique : Surveiller l’apparition de la mouche mineuse via le BSV ou par défaut en positionnant dans la culture deux pots de ciboulette pour surveiller les piqûres de nutrition (surveillance hebdomadaire). Positionner les pots en dehors de la culture pour éviter les phénomènes de dilution des piqûres, les pots peuvent être placés dans un environnement autre que des parcelles d’Allium.
Observation : Si présence de piqûres de nutrition sur ciboulette, ou indiquées dans le BSV,

ET si des traitements ont été réalisés contre les thrips qui ont une concomitance d’action sur la mouche mineuse (valable uniquement sur le second vol), alors ne pas intervenir.

Sinon bâcher la culture avec un voile (thermique non tissé au printemps et avec une maille tricotée en été) le plus tôt possible (idéalement dans la semaine suivant l’apparition des piqures et au plus tard 10/15 jours après) et le maintenir jusqu’à la fin du vol (information via le BSV) ou à défaut jusque fin mai au printemps ou fin octobre à l’automne.

Pour les récoltes de décembre à janvier :

Fauchage possible une à deux semaines maximum après le début du deuxième vol. Couper les feuilles de poireau à 20 cm maximum du sol (pour éviter que la larve ne descende dans le fût). Ne pas couper au-delà de 20 cm pour ne pas impacter le rendement.

Explications :

En région nantaise, un troisième vol (en fait le 1er) a été identifié. Il se situe plus en février (semaine 6 à 8) et s’avère être à l’origine d’une grande part des dégâts en poireau primeur. L’émergence en février est probablement liée à la couverture plastique des parcelles qui accélère le réchauffement du sol sur cette zone de production. Sur ce premier vol, peu de piqures sur ciboulette sont observées et de meilleures détections avec des pièges chromatiques englués sont constatées. Ils sont installés en semaine 6 avec un relevé hebdomadaire. Le premier anti-thrips est calé sur ce premier vol. En intervenant sur cette première émergence, une meilleure protection des cultures est observée.
En Haute Garonne, des piqûres sont signalées en juillet depuis plusieurs années et jusqu'en novembre.
La pression de la mouche mineuse semble plus importante le long de zones boisées.
Les cultures les plus touchées par la mouche mineuse sont le poireau et l’oignon, et dans une moindre mesure l’échalote. La ciboulette marque nettement les piqûres de nutrition mais ne subit pas forcément de dégâts. Sur ail, la mouche mineuse peut provoquer des dégâts mais cette situation est rare.
Quand cela est possible, éviter la proximité avec des Alliacées sauvages et bâcher les composts contenant des déchets de poireau pour éviter l’émergence et la dispersion des jeunes adultes.

Tous les insecticides thrips ont une action secondaire sur mouche mineuse.