TECHNIQUE

Pratiquer l'agroforesterie intraparcellaire (Adaptation au changement climatique)

Aboutie
Dernière modification : 26/01/2024
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Productions concernées

  • Cultures annuelles et pluriannuelles
  • Cultures pérennes
  • Céréales à paille
  • Grandes cultures légumineuses
  • Grandes cultures
  • Horticulture - Plante à parfum aromatique et médicinales
  • Cultures fourragères
  • Cultures légumières
  • Arboriculture et petits fruits
  • Vigne
  • Prairie

Levier correspondant

Favoriser la présence d arbres

Crédit : INRAE

Description de la technique

L'agroforesterie intraparcellaire consiste à cultiver des arbres et des cultures assolées sur la même parcelle.

 

Ressources disponibles

Mécanisme(s) d'action

  • La présence des arbres modifie le microclimat au niveau de la parcelle : l'ombre, la transpiration des arbres, ainsi que leur effet coupe-vent participent à réduire la température sous les arbres et la transpiration de la culture (Cleugh, 1998). Cette régulation locale du climat améliore également le confort thermique des animaux.
  • Les arbres augmentent la disponibilité de l'eau pour la culture : 

- Les racines des arbres améliorent la structure et la porosité du sol ce qui augmente l'infiltration de l'eau dans le sol.
- L'accumulation de matière organique par la production de biomasse (feuilles, bois et exsudats racinaires) améliore également la structure et santé du sol et ainsi sa résilience face aux aléas climatiques.
- Les racines des arbres et le réseau de mycorhizes potentiellement associé (selon les essences d'arbres) prospectent l'eau plus profondément dans le sol et peuvent la faire remonter par capillarité, ce qui la rend disponible en surface pour les cultures associées. Ce mécanisme fait encore l'objet de travaux de recherche actuellement (Bayala et Prieto, 2020). Enfin, en système agroforestier, la présence des cultures pousse les arbres à développer un système racinaire davantage en profondeur, ce qui évite la concurrence hydrique en surface d'une part, et permet d'autre part aux arbres d'être plus résistants face au déficit hydrique (Blanchet, 2021).

  • Les arbres vont aussi avoir un rôle de régulation des flux d'eau lors d'évènements climatiques ponctuels forts (inondations, coulées de boues). 

D'autres co-bénéfices peuvent aussi avoir leur intérêt en contexte de changement climatique :

  • Les arbres fournissent un refuge et des ressources essentielles à la faune auxiliaire assurant des services pour l'agroécoystèmes (la régulation naturelle des ravageurs est aussi un enjeu important d'adaptation face aux bioaggresseurs émergents dans le contexte du changement climatique). Les systèmes agroforestiers participent ainsi aux corridors écologiques.
  • Les arbres produisent de ressources diverses pour l'exploitation (bois, fruits, fourrage, etc.) et peuvent ainsi augmenter l'autonomie dans le cadre du changement climatique.

Condition(s) d'efficacité

  • Le choix des essences doit être réalisé en fonction des conditions pédoclimatiques de la parcelle. La plantation d'essences locales peut également améliorer la résilience des arbres face aux aléas climatiques (cf. le dispositif Végétal local de traçabilité des végétaux sauvages et locaux).
  • L'agroforesterie sur sol profond facilite une répartition non concurrentielle des racines des arbres et des cultures assolées dans les horizons du sol. Sur sols peu profonds, il peut être nécessaire d'espacer davantage les arbres et autres cultures pour limiter la concurrence, principalement azotée (par exemple en vitiforesterie, un écartement de 4m entre les arbres et les premiers ceps est conseillé) (Agroforesterie, les pièges à éviter ; 2016; Réussir Vigne).
  • La maîtrise de la taille des arbres (aérienne et souterraine) limite la compétition avec les cultures (pour l'eau et la lumière).

 

Evaluation de la technique

Délai de mise en place Ce critère évalue le pas de temps nécessaire à l’agriculteur/agricultrice pour mettre en place cette technique. ​Ce délai comprend à la fois le temps de réflexion nécessaire en amont de sa mise en place, et le temps de travail technique. . . . . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Coût Ce critère évalue le coût à la charge de l’agriculteur/agricultrice (éventuelles subventions déduites) pour la mise en œuvre et l’entretien de cette technique. Il comprend le temps de travail et l’investissement (intrants, matériels, etc.). . . . . . . . . . . . 1 : Faible . . . . . . . . . . . . . . . 2 : Modéré . . . . . . . . . . . . . . 3 : Elevé . . . . . . . . . . . .
Délai d'effet Ce critère évalue le pas de temps nécessaire pour que la technique améliore la résilience de l’exploitation (économique, agronomique, sociale, etc.). . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Effet sur l'atténuation Ce critère évalue la capacité de la technique à contribuer à l’atténuation du changement climatique à l’échelle de l’exploitation.​ Cet effet peut être neutre ou positif. L’atténuation s’entend par une réduction significative des émissions de GES (en priorité protoxyde d’azote, méthane et dioxyde de carbone) et/ou une augmentation du stockage de carbone.

Le coût est considéré comme modéré, voire faible car des financements publics et privés existent pour les nouvelles plantations.

Technique(s) associée(s)

Entretenir ou implanter des arbres sur les parcours ou prairies pâturées Diversifier les ateliers de production Entretenir ou implanter des haies (Adaptation au changement climatique)
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Contributeurs

26/01/2024
Elsa Galiano - ACTA - Pantin (93500)
charge-mission - elsa.galiano@acta.asso.fr