Pratiquer la lutte biologique à l'aide de microorganismes
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1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Image d'en-tête : Bacillus thuringiensis ; auteur : Dr. Sahay ; licence (CC BY-SA 3.0)
Le principe
Il s'agit d'introduire dans le sol ou sur la culture des microorganismes (champignons entomophatogènes, champignons et bactéries biofongicides, virus) qui réduisent les populations de bioagresseurs. Cette introduction se fait généralement au moyen d'une pulvérisation. L'incorporation au sol est parfois nécessaire. A noter qu'il existe des fiches détaillées pour la gestion du sclérotinia à l'aide de Coniothyrium minitans (Contans WG) et sur l'utilisation du Bacillus Thuringiensis.
Exemple de mise en oeuvre :
Exemple d'application
> Utilisation de Verticillium lecanii-m contre aleurode sur aubergine, concombre, fraise, poivron et tomate
Verticillium lecanii-m cible le stade larvaire de l’aleurode des serres. Pour préparer des bouillies à base de ce micro-organisme, il faut mélanger la quantité nécessaire de produit dans un seau contenant de l’eau entre 15 et 20 °C jusqu’à l’obtention d’une fine bouillie (utiliser 3 à 4 litres d’eau pour 500 g de produit). Ensuite, il faut remplir le réservoir du pulvérisateur avec la quantité d’eau nécessaire, puis y verser la bouillie et bien mélanger. La pulvérisation doit être réalisée juste après la préparation.
Concernant la dose et application, il est recommandé en cas d’attaque d’apporter 500 g/2000 m² à chaque application et de la renouveler entre 2 et 4 fois en fonction de l’intensité de l’attaque, avec un intervalle minimum de 7 jours. Afin que le produit atteigne les larves, il est conseillé de pulvériser sur la face inférieure des feuilles et des pousses.
Pour une efficacité maximale, il est recommandé de réaliser l’application en fin d’après-midi ou en début de soirée, lorsque les températures sont entre 18 et 28 °C, avec une humidité relative de 70 %.
Le stockage du produit, joue un role important dans l'efficacité de cette technique. La température de stockage doit être comprise entre 2 et 6 °C et le produit doit être conservé dans son emballage d’origine fermé.
Le coût oscille autour de 53 €/500g de produit (prix 2013).
> Contre les noctuelles défoliatrices du chou en Bretagne : pulvériser du Bt à la dose recommandée dès les premiers dégâts et répéter tous les 7 à 10 jours (et en cas de pluie supérieure à 20 mm) jusqu"à la fin de la période sensible (fin octobre).
Précision sur la technique :
Pour une efficacité maximale, l’introduction doit être réalisée dès les premiers signes d’apparition du bio-agresseur.
Les conditions de température et d’humidité dépendent du micro-organisme à utiliser.
Les doses d’utilisation sont fonction du moment d’application utilisé, ainsi que du degré d’attaque de la culture.
Besoin de stockage des produits au frais le plus souvent.
Les conditions d’application à respecter peuvent induire d’autres problèmes (ex : la nécessité d’une hygrométrie élevée pour les champignons risque de favoriser le développement de certains pathogènes…).
Période de mise en œuvre
Selon les caractéristiques des microorganismes introduits : il peut suffire d'une introduction initiale (la population se développe et se maintient d'elle-même), il peut être nécessaire d'entretenir la population par des apports répétés, ou une introduction systématique peut être requise.
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les productions : Pas généralisablePas généralisable
Diverses cultures sous serre (tomate, concombre...), sous abri (aubergine, poivron...) et en plein champ (Fabacées...) sont concernées. Toutefois, cette technique n'est développée que pour la gestion d'un nombre limité de bioagresseurs.
Réglementation
InfluencePlusieurs usages sont autorisés, y compris en agriculture biologique.
Le recours à la lutte par biocontrôle avec des microorganismes fait l'objet de plusieurs fiches CEPP :
- Action n°21 : Diminuer l'usage de fongicides conventionnels sur grandes cultures au moyen d'un fongicide de biocontrôle
- Action n°26 : Lutter contre les champignons telluriques au moyen d'un produit de biocontrôle
- Action n°27 : Lutter contre les nématodes pathogènes en cultures légumières au moyen d'un produit de biocontrôle
- Action n°28 : Lutter contre divers champignons pathogènes du feuillage au moyen d'un produit de biocontrôle
- Action n°34 : Lutter contre les chenilles phytophages au moyen d’un produit de biocontrôle contenant du Bacillus thuringiensis
- Action n°42 : Lutter contre les aleurodes sous abris au moyen d’un micro-organisme de biocontrôle
- Action n°45 : Lutter contre les maladies du bois de la vigne au moyen d’un micro-organisme de biocontrôle
- Action n°46 : Lutter contre les lépidoptères ravageurs en cultures maraichères au moyen d’un baculovirus
2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : Variableémission phytosanitaires : DIMINUTION
émission GES : VARIABLE
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
pesticides : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
consommation d'énergie fossile : VARIABLE
Autre : Pas d'effet (neutre)
Commentaires
Qualité de l'air et de l'eau
Les produits à base de microorganismes présentent des risques faibles de contamination de l'air et de l'eau (dégradation rapide, toxicité faible pour les organismes non cibles).
Diminution des transferts de polluants vers l’eau et l’air grâce à la réduction des insecticides / fongicides.
Emissions de GES et consommation d'énergies fossiles
Les émissions de GES et la consommation en energie fossiles peuvent être plus importantes par rapport à un produit phytosanitaire d'origine non biologique si le nombre de traitements requis est supérieur.
Critères "agronomiques"
Productivité : Pas d'effet (neutre)Pas d'effet (neutre)
L'efficacité des produits à base de microorganisme étant similaire à celle des insecticides chimiques, on n'attend aucun effet sur le rendement en cas de remplacement de l'un par l'autre.
Qualité de la production : Pas d'effet (neutre)
Pas d'effet (neutre)
Fertilité du sol : Pas d'effet (neutre)
Pas d'effet (neutre)
Du fait des spécificités de ces produits, les effets sur la microflore et la faune du sol sont limités.
Stress hydrique : Pas d'effet (neutre)
Pas d'effet (neutre)
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
En augmentation
Du fait de leur sélectivité élevée et de leur dégradation rapide, l'impact des produits à base de microorganismes sur la biodiversité fonctionnelle (abeilles, auxiliaires, faune et microflore du sol) est souvent inférieur à celui des insecticides ou fongicides chimiques.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : Variable
Variable
La différence est fonction de l'écart de prix entre les programmes chimiques et les programmes à base de microorganismes.
Charges de mécanisation : Variable
Variable
Les charges de mécanisation peuvent être plus importantes par rapport à un produit phytosanitaire d'origine non biologique si le nombre de traitements requis est supérieur.
Marge : Variable
Variable
L'évolution de la marge liée au remplacement d'insecticides chimiques par des produits à base de microorganismes dépend du rapport de prix (coût d'un traitement et nombre de traitements).
Critères "sociaux"
Temps de travail : Variable
Temps de travail global : variable
Pas de différence (du temps de mécanisation) par rapport à un produit phytosanitaire d'origine non biologique, sauf si le nombre de traitements requis est supérieur.
Le temps de travail dépend du temps de préparation des bouillies et du nombre de traitements, spécifique à chaque micro-organisme en fonction de leur persistance d’action.
Effet sur la santé de l'agriculteur : En augmentation
Les produits à base de mircoorganismes sont en général inoffensifs pour l'homme, hormis des risques d'irritation, etc.
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Noctuelle de la tomate | ravageur, prédateur ou parasite | ||
aleurodes | ravageur, prédateur ou parasite | ||
alternariose sur tomate | agent pathogène (bioagresseur) | ||
carie commune du blé | agent pathogène (bioagresseur) | ||
doryphore | ravageur, prédateur ou parasite | ||
fusariose | agent pathogène (bioagresseur) | ||
oïdium des céréales | agent pathogène (bioagresseur) | ||
pyrale du maïs | ravageur, prédateur ou parasite | ||
pythium | agent pathogène (bioagresseur) | ||
sclérotinia | agent pathogène (bioagresseur) | ||
sésamie | ravageur, prédateur ou parasite | ||
thrips des cultures légumières | ravageur, prédateur ou parasite |
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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5. Pour en savoir plus
n° 7, CTIFL, 5 p.
Pour accéder à la brochure voir lien
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte biologique
Mode d'action : Rattrapage Action sur le stock initial
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Substitution