L’élevage bovin comprend plusieurs types de production : viande, lait essentiellement. Les races peuvent être spécialisées dans une de ces productions ou mixtes. La gestion des bovins repose sur plusieurs aspects fondamentaux :

  • Alimentation : principalement basée sur l’herbe (pâturage, foin) et, selon la production visée et les objectifs d’élevage, sur une ration équilibrée (protéines, azote soluble, minéraux, etc.).
  • Pâturage et gestion des surfaces : nécessité d’une rotation des parcelles pour éviter le surpâturage, optimiser la ressource en herbe et préserver la biodiversité.
  • Santé et soins vétérinaires : suivi sanitaire rigoureux (vaccination, gestion parasitaire, soins aux pieds). A noter que certaines races ou lignées sont plus résistantes que d’autres face à certaines pathologies
  • Infrastructure : clôtures adaptées, points d’eau accessibles, zones d’ombrage et abris.

Plusieurs ouvrages existent pour apprendre les bases techniques de l’élevage bovin. Le guide de l’Institut de l’Élevage et les fiches techniques des chambres d’agriculture apportent des repères essentiels sur la conduite des troupeaux.

 

Quels avantages et quels inconvénients ?

L’intégration des bovins dans les cultures pérennes, s’inscrit dans une démarche agroécologique visant à valoriser les complémentarités entre productions. En favorisant un pâturage raisonné sous couvert arboré, ces systèmes permettent non seulement d’entretenir les parcelles et d’améliorer la fertilité des sols, mais aussi de renforcer la résilience des exploitations face aux aléas climatiques. Les pré-vergers, associant arbres fruitiers et pâturage, offrent un exemple emblématique de cette synergie, alliant production agricole et préservation des paysages bocagers. Cependant, cette intégration nécessite une gestion adaptée pour éviter les risques de compaction du sol, de dégradation des jeunes arbres et d’interférences avec les cycles culturaux.

 

 

Déterminer ses objectifs

Il faut tout d’abord savoir pour quels objectifs vous créez cet atelier bovin. L’orientation de votre atelier (élevage laitier ou élevage allaitant) va considérablement modifier l’emprise temporelle de ce nouvel atelier sur votre ferme. Vous pouvez également faire le choix de mettre à disposition vos parcelles auprès d’un éleveur de bovins. Il est donc important de clarifier les finalités du projet :

  • Entretien des parcelles (gestion de l’enherbement, fertilisation organique)
  • Production de viande ou de lait avec valorisation des surfaces pâturées
  • Diversification de l’exploitation en intégrant un atelier complémentaire
  • Amélioration de la biodiversité et structuration paysagère (ex. pré-vergers)

 

Choix des animaux

Privilégiez des races rustiques et adaptées au pâturage extensif (races laitières : Jersiaises, Bretonne Pie Noire, Froment du Léon, Brunes des Alpes, etc. ; races mixtes : Montbéliardes, Normandes, Simmental, Rouge des près etc. ; races allaitantes : Angus, Aubrac, Salers, Galloway, Highland Cattle), moins exigeantes en compléments alimentaires et plus résistantes aux conditions extérieures.

Sélectionnez des animaux en fonction de la gestion du pâturage : des jeunes bovins ou des vaches allaitantes sont souvent plus adaptés qu’un troupeau laitier nécessitant des infrastructures spécifiques et une gestion quotidienne accrue pour l’accès à la salle de traite.

Il faut également veiller à ce que la densité d’animaux soit adaptée aux ressources disponibles, en fonction des objectifs de pâturage et de la capacité de régénération de la végétation.

 

Aménagement des parcelles

  • Clôturer les zones sensibles pour protéger les jeunes arbres et éviter les dégâts sur les cultures (ex. clôtures fixes ou mobiles électrifiées, gaines de protection autour des troncs).
  • Assurer un accès à l’eau adapté aux besoins des bovins, avec des points d’abreuvement bien positionnés pour éviter les zones de piétinement excessif.
  • Préserver la structure du sol en évitant le pâturage lors des périodes humides et en favorisant une rotation des parcelles.
  • Maintenir des zones d’ombrage et d’abris naturels (haies, bosquets) pour le confort des animaux et la préservation du paysage bocager.

 

Elaboration d’un calendrier de pâturage et d’interventions

  • Éviter les périodes critiques pour les cultures pérennes (floraison, traitements phytosanitaires, récolte des fruits ou du raisin).
  • Adopter un pâturage tournant pour limiter la pression sur la végétation et permettre une régénération du couvert herbacé.
  • Synchroniser l’entrée et la sortie des animaux en fonction de la ressource fourragère disponible et des besoins des cultures (ex. pâturage post-récolte en vigne ou verger).

 

Assurer un suivi sanitaire et une gestion durable du troupeau

  • Surveiller la santé des animaux et anticiper les risques sanitaires (gestion des parasites, vaccination, contrôle de l’état corporel).
  • Éviter la surconcentration des déjections dans certaines zones en adaptant le déplacement du troupeau.
  • Adopter une vermifugation raisonnée pour éviter la pollution des sols et l’altération de la biodiversité du microbiome du sol.

 

Évaluer la rentabilité et les synergies possibles

  • Explorer les opportunités de valorisation économique : production de viande sous label (ex. agroforesterie), vente en circuit court, partenariat avec des arboriculteurs ou viticulteurs.
  • Étudier les aides et dispositifs d’accompagnement : certaines aides existent pour le développement de pratiques agroécologiques associant cultures et élevage.
  • Suivre les résultats et ajuster la conduite de l’atelier en fonction des observations (croissance des arbres, état du sol, performance des animaux).

 

Communiquer et développer des partenariats

  • Échanger avec d'autres agriculteurs et acteurs locaux pour partager les expériences et bonnes pratiques en matière d’intégration élevage-cultures.
  • Construire des partenariats avec des viticulteurs, arboriculteurs ou collectivités pour mutualiser les surfaces et les infrastructures (ex. pâturage sur des parcelles en jachère ou en interculture).
  • Sensibiliser le grand public et les consommateurs sur les bénéfices agroécologiques de ces pratiques (ex. label "viande agroforestière", circuits courts, agritourisme).
  • Participer à des projets de recherche ou des expérimentations locales pour améliorer les connaissances sur la gestion optimale de ces systèmes et bénéficier d'un accompagnement technique.

 

Les projets Inter-AGIT+ et OSAE, entre autres, ont abouti à la rédaction de fiches techniques sur le pâturage des bovins dans les cultures pérennes :

La page web d’Inter-AGIT+ « Parlons du pâturage des couverts végétaux » est une mine d’informations.

Accomplir, InterAgit+ et Innovin proposent un ensemble de fiches sur la question des clôtures :

N’hésitez pas également à consulter les ressources dédiées aux ovins, certaines informations pouvant être transposables d’une espèce à l’autre !