TECHNIQUE

Gérer et entretenir les bordures de parcelles



En cours de rédaction
Dernière modification : 12/07/2018
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Discussion liée

1. Présentation


Caractérisation de la technique

Description de la technique :

Photo d'en-tête : bande enherbée entre une haie (entourant un fossé) et un champ labouré

Contributeurs initiaux :

Daphné Durant INRA daphne.durant(at)stlaurent.lusignan.inra.fr Saint Laurent de la Prée (17)
Jean-Michel Hillaireau INRA jean-michel.hillaireau(at)stlaurent.lusignan.inra.fr Saint Laurent de la Prée (17)
Régis Wartelle Chambre Régionale d'Agriculture de Picardie r.wartelle(at)picardie.chambagri.fr Amiens (80)

Lutte contre les courriers indésirables : Pour utiliser ces adresses, remplacer (at) par @

 

Le principe :

Les bordures de parcelles peuvent présenter des formes variées : haies, talus, bandes enherbées, bande herbeuse étroite, bords de chemin, etc. Les cas des haies, talus et bandes enherbées font l'objet de fiches spécifiques. D'une manière générale, il est conseillé de ne pas intervenir trop souvent et en dehors des périodes de reproduction et de nidification, de préférer le fauchage au broyage et d'exporter les résidus. Il est également préférable de limiter la vitesse des engins et d'utiliser un système d'effarouchement. Lors des interventions dans la parcelle, éviter de trop rouler sur les bords de champs et éviter que ces zones ne recoivent de l'engrais ou des produits phytosanitaires.



Période de mise en œuvre
Sur culture implantée

Les bords des champs sont des éléments fixes du paysage dont la durée de vie excède celle des rotations.



Echelle spatiale de mise en œuvre
Parcelle
Exploitation
Territoire


Application de la technique à...

Toutes les productions : Facilement généralisable
Tous les types de sols : Facilement généralisable
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable


Réglementation

Ces dispositifs aident aux investissements nécessaires et incitent à une gestion de ces éléments paysagers favorable à la biodiversité. Par contre, il semble que les dates de fauche ne sont pas toujours adaptées aux contextes locaux (à la flore et aux périodes de reproduction des animaux).

Certaines Mesures Agro-Environnementales

Plan végétal Environnement

Dates de fauche




2. Services rendus par la technique



3. Effets sur la durabilité du système de culture


Critères "environnementaux"

Effet sur la qualité de l'air : En augmentation
émission GES : DIMINUTION

Effet sur la qualité de l'eau : Variable
pesticides : VARIABLE

Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
consommation d'énergie fossile : VARIABLE

Autre : Pas d'effet (neutre)

Air : La végétation fixe du carbone (effet sur le CO2). Pas d'effet sur le N2O.

Eau : Légère réduction du transfert de polluants vers les éléments hydrographiques possible. Ce type d'aménagement risque de ne pas être suffisant pour favoriser les auxiliaires à un niveau qui permette de réduire l'utilisation de pesticides.

Energie fossile : Variable selon le mode de gestion des bords de champs. La fauche est cependant peu énergivore et ne doit pas être pratiquée trop fréquemment (une fois par an à une fois tous les deux ans).

Biodiversité : Variable

Augmentation de la biodiversité du fait des habitats et des ressources offerts et grâce à l'effet de corridor écologique. La biodiversité végétale est d'autant plus favorisée que le sol de bord de champ est pauvre en nutriments (pas d'apports d'engrais, exportation des résidus). La biodiversité végétale peut être limitée (flore spécifique) ou influencée par 1) le contexte pédoclimatique (% argile, acidité, hydromorphe, sèchante…) et 2) les actions d'entretien (passage d'engins, tassement du sol, mulch…).

Diversité des zones semi-naturelles dans les paysages : Augmentation

Augmentation de la diversité des éléments composant les paysages via l'aménagement de zones semi-naturelles.




Critères "agronomiques"

Productivité : Pas d'effet (neutre)


Fertilité du sol : Pas d'effet (neutre)

Dans le cas de bordures de champs larges (plusieurs mètres), augmentation via la réduction de l'érosion, le développement de la microfaune du sol, ces deux éléments participant à l'amélioration de la structure du sol au niveau de la bordure et au mieux sur quelques centimètres autour.



Stress hydrique : Pas d'effet (neutre)

L'eau s'infiltre mieux dans un bord de champ enherbé et y est mieux retenue, mais n'est plus disponible pour la culture. L'infiltration de l'eau dans le sol est plus forte là où il n'y a pas de passages d'engins (meilleur porosité liée à la présence des racines). Les talus et haies freinent l'écoulement de l'eau en surface et favorisent la percolation en profondeur.



Biodiversité fonctionnelle : Variable

Augmentation de la biodiversité et en particulier de la biodiversité fonctionnelle (auxiliaires, pollinisateurs). Par contre le rôle est faible en ce qui concerne la microfaune et la microflore du sol, peu mobiles.



Autres critères agronomiques : Variable


Autres critères agronomiques : Variable

Développement des pathogènes et ravageurs : Variable

Les bords de champs peuvent aussi constituer des réserves de bio-agresseurs. On peut citer par exemple le chardon ou le chiendent rampant pour les adventices, les limaces pour les ravageurs ou encore l'ergot pour les pathogènes (ce dernier peut se développer sur certaines adventices). Un suivi minimum est donc nécessaire, par exemple pour le chardon ou l'ergot sur adventices. Cependant, un entretien par broyage/fauchage (1 à 2 fois / an) peut être suffisant pour que la bande enherbée joue le rôle d' "effet filtre" à la dispersion des adventices vers la culture, au moins à court terme. A plus long terme, cet effet filtre peut s'estomper.




Critères "économiques"


Charges opérationnelles : En augmentation

Coûts pour une bande herbacée de 2 mètres sur 100 mètres de long (fiche Ibis, cf. bibliographie) : 1,5 à 2,5 euros selon le matériel et la vitesse de travail.



Charges de mécanisation : En augmentation

Coûts pour une bande herbacée de 2 mètres sur 100 mètres de long (fiche Ibis, cf. bibliographie) : 0,8 euros pour une faucheuse, 1,4 euros pour une épareuse.



Marge : Pas d'effet (neutre)

Impact très limité sur l'économie d'une exploitation.



Autres critères économiques : En augmentation


Autres critères économiques : En augmentation

Consommation de carburant : Augmentation

Coûts pour une bande herbacée de 2 mètres sur 100 mètres de long (fiche Ibis, cf. bibliographie) : 0,1 euros pour une faucheuse, 0,2 euros pour une épareuse.




Critères "sociaux"


Temps de travail : En augmentation

Augmentation limitée, et estimée à 1 minute 30 à 3 minutes pour 100 mètres linéaires sur 2 mètres de large (réseau Ibis, cf. bibliographie).



Effet sur la santé de l'agriculteur : En augmentation

Qualité de l'image du milieu agricole : Augmentation

Amélioration de l'image du milieu agricole du fait des mesures environnementales prises et de l'évolution des paysages, moyennant l'information du public sur l'implication des agriculteurs dans la mise en place de ces dispositifs.



Temps d'observation : Variable


Temps d'observation : Variable

Pas d'effet, sauf observation supplémentaires dans la bordure (auxiliaires, adventices).





4. Organismes favorisés ou défavorisés


Bioagresseurs favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Bioagresseurs défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
Noctuelle de la tomate ravageur, prédateur ou parasite
acarien ravageur, prédateur ou parasite Tous ces bio-agresseurs sont les cibles des auxiliaires favorisés par la technique. Ils sont donc défavorisés indirectement.
charançon de la tige ravageur, prédateur ou parasite
charançon du bourgeon terminal ravageur, prédateur ou parasite
cicadelle de la betterave ravageur, prédateur ou parasite
cicadelle du blé ravageur, prédateur ou parasite
cicadelle du maïs ravageur, prédateur ou parasite
cécidomyie des fleurs de blé ravageur, prédateur ou parasite
cécidomyie du pois ravageur, prédateur ou parasite
hanneton ravageur, prédateur ou parasite
limace ravageur, prédateur ou parasite
méligèthe ravageur, prédateur ou parasite
noctuelle terricole ravageur, prédateur ou parasite
puceron d’automne ravageur, prédateur ou parasite
puceron noir de la fève ravageur, prédateur ou parasite
puceron noir de la fève ravageur, prédateur ou parasite
puceron vert du pois ravageur, prédateur ou parasite
puceron vert et rose de la pomme de terre ravageur, prédateur ou parasite
pucerons de la pomme de terre ravageur, prédateur ou parasite
pucerons de la pomme de terre ravageur, prédateur ou parasite
pucerons de la pomme de terre ravageur, prédateur ou parasite
pucerons des crucifères ravageur, prédateur ou parasite
pucerons vecteurs de la jaunisse grave ravageur, prédateur ou parasite
pucerons vecteurs de la jaunisse modérée ravageur, prédateur ou parasite
pyrale du maïs ravageur, prédateur ou parasite
scutigérelles ravageur, prédateur ou parasite
taupin ravageur, prédateur ou parasite
thrips du lin et des céréales ravageur, prédateur ou parasite
thrips du pois ravageur, prédateur ou parasite
tordeuse du pois ravageur, prédateur ou parasite

Auxiliaires favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
Araignées MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Certaines espèces
Carabes prédateurs et granivores MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs
Champignons (auxiliaire) MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Zones non traitées aux fongicides.
Chrysopes et hémérobes MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Si des plantes mellifères sont présentes dans la bande enherbée.
Coccinelles MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Certaines espèces
Oiseaux insectivores MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Les arbres, haies , bosquets et trous dans la végétation sont importants.
Parasitoïdes MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs
Parasitoïdes MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs
Punaises prédatrices ou granivores MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Dont mirides. Les punaises prédatrices ont besoin d'une environnement proche de l'état naturel (surfaces de compensation écologique, riche flore accompagnatrice).
Staphylins MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs
Syrphes prédatrices MOYENNE Ennemis naturels des bioagresseurs Si des plantes mellifères sont présentes dans la bande enherbée.

Auxiliaires défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions

Accidents climatiques et physiologiques favorisés

Organisme Impact de la technique Précisions

Accidents climatiques et physiologiques défavorisés

Organisme Impact de la technique Précisions


5. Pour en savoir plus

Auxiliaires : aménagement de zones réservoirs ; Auxiliaires : aménagement de l'abord des zones cultivées
Association Française de Protection des Plantes, coordination : Jean-Louis Bernard
Groupe de travail du guide AFPP, Brochure technique, 2011
Auxiliaires en grandes cultures
Hasler M. ; Keller L. ; Meyer A.
Service roman de vulgarisation agricole. Revue UFA 1/99, 8401 Winterthour, 1ère édition, Brochure technique, 1999
Bandes enherbées. Les adventices ne se dispersent pas dans le champ
Isabelle Escoffier
La France agricole n°3378, 25 mars 2011, Article de presse, 2011
Bordures de champ
Ibis
Brochure technique, 2011
Indications de coût de mise en place et d'entretien des bandes enherbées
Guide pratique pour la conception de systèmes de culture légumiers économes en produits phytopharmaceutiques. Fiche technique T24.
Launais M., Bzdrenga L., Estorgues V., Faloya V., Jeannequin B., Lheureux S., Nivet L., Scherrer B., Sinoir N., Szilvasi S., Taussig C., Terrentroy A., Trottin-Caudal Y., Villeneuve F.
Ministère chargé de l’agriculture, Agence Française pour la Biodiversité, GIS PIClég., Ouvrage, 2014
Pour accéder au Guide voir lien
Les autres moyens pour limiter le risque en adventices
Pierre Mischler (Agro-Transfert ressources et Territoires)
Agro-Transfert ressources et Territoires, Brochure technique, 2011

6. Mots clés


Méthode de contrôle des bioagresseurs : Contrôle cultural
Mode d'action : Action sur le stock initial
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Reconception
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Contributeurs

12/07/2018
12/01/2018
Paola SALAZAR - INRA - Rennes (35000)
ingenieur - paola.salazar@inra.fr

08/11/2017
Lola Leveau - Irstea - Clermont-Ferrand (63000)
ingenieur - lola.leveau@irstea.fr

25/10/2017
Sébastien Picault - CTIFL - Carquefou (44470)
ingenieur - picault@ctifl.fr

25/10/2017
Julien Halska - Bio Bourgogne - BRETENIERE (21110)
ingenieur - julien.halska@biobourgogne.org