Gestion des pucerons sur fraise - Fiche 7

  • Hors sol sous abris chauffés
  • Créneau de production :
    • Plantation : mi-novembre à mi-décembre
    • Production : mi-février à mi-juillet (fraise de saison)
    • Hors sol

Attentes

  • Pas d’impact sur le développement du plant (nanification, crispation, décoloration)
  • Pas de miellat sur fruits
  • Pas de fumagine sur feuilles

Levier(s) mobilisé(s)

  • Produits liste biocontrôle - PNPP - Biostimulant
  • Usage optimisé de PPP hors biocontrôle
  • Eléments de pilotage
  • Régulation naturelle

: En test

La fiche propose une stratégie sans le recours au spirotetramat, elle demande d'être enrichie avec des éléments de terrain

Aboutie
Dernière modification : 30/04/2025
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ÉNONCÉ

Énoncé :

–  Avant plantation – 

  • Action systématique : absence d’adventices sous l’abris qui représentent de potentiels foyers de pucerons et paillage au sol sans trou

 

–  A la plantation –

  • Action systématique : lors de la plantation, informer et former le personnel à signaler la présence de pucerons dans les cœurs ou sur les feuilles étalées, sous forme de mues blanches ou exuvies.
  • Observation : A partir du premier puceron observé, alors identifier les espèces présentes.
  • Action systématique : réaliser un suivi journalier sur des plants représentatifs de chaque origine de plants présente sur l’exploitation.

 

–  A l’ouverture des cœurs (environ 5 à 6 jours après plantation) –

  • Observation :
    • Dès le premier puceron observé (or Aphis) ET si les températures sont minimum à 20°C dans la serre et la journée ensoleillée, alors appliquer un produit phytopharmaceutique à base de pirimicarbe. Attention uniquement 2 applications sur l’ensemble du cycle et DAR de 7 jours.  
    • Si présence d’Aphis ou que les conditions climatiques ne sont pas réunies (cf point précédent), alors appliquer un produit de biocontrôle à base de sels potassiques ou de maltodextrine ou produit d’action physique (polymères), en réunissant les conditions d’application adaptées à chaque produit : bouillie minimum de 500l/ha, vérifier l’application avec des papiers hydro sensibles (vérifier que le papier soit bleu intégralement),… 
    • Si absence de pucerons, alors réaliser un suivi régulier (minimum 2 à 3 fois dans la semaine) sur des origines de plants ou secteurs de la serre différents.

 

–  Après l’effeuillage (environ 3 semaines après la plantation) –

  • Action systématique : observer les plants à minima une fois par semaine. Identifier les foyers par des marqueurs visuels si la population ne semble pas généralisée. Identifier les espèces de pucerons présentes.
  • Observation :
    • Dès le premier puceron observé ET si présence de parasitoïdes de pucerons actifs avec un équilibre stable, alors ne pas intervenir en poursuivant une observation a minima une fois par semaine. 
    • Dès le premier puceron observé, sans parasitoïdes ET si dynamique stable sans individus ailés, alors  appliquer un produit de biocontrôle à base de sels potassiques ou de maltodextrine ou produit d’action physique (polymères), en réunissant les conditions d’application adaptées à chaque produit : bouillie minimum de 500l/ha, vérifier l’application avec des papiers hydro sensibles (vérifier que le papier soit bleu intégralement),… et renouveler l’application au bout de 5 à 7 jours, suivant les conditions d’application réglementaire des produits. 
    • Dès le premier puceron observé, sans parasitoïdes ET si dynamique croissante avec des individus ailés, alors attendre des températures suffisantes (minimum 20°C dans la serre et journée ensoleillée) pour appliquer un produit phytopharmaceutique à base de pirimicarbe. Attention uniquement 2 applications sur l’ensemble du cycle et DAR de 7 jours.
    • Si absence de pucerons, alors réaliser un suivi régulier (minimum 2 à 3 fois dans la semaine) sur des plants ou secteurs de la serre différents.

 

–  De boutons floraux dans le cœur au début de récolte –

  • Action systématique : observer les plants à minima une fois par semaine. Identifier les espèces de pucerons présentes.
  • Observation :
    • Dès le premier puceron observé ET présence de parasitoïdes de pucerons actifs avec un équilibre stable, alors renforcer la lutte biologique par des lâchers de macro-organismes actifs sur les espèces de pucerons présentes.
    • Dès le premier puceron observé, sans parasitoïdes ET dynamique stable sans individus ailés, alors appliquer au goutte à goutte un produit phytopharmaceutique à base de cyantraniliprole avec un renouvellement à 7 jours. Conditions d’application du cynatraniliprole : conditions poussantes sur minimum 2 à 3 jours (minimum 20°C dans la serre et journée ensoleillée), en limitant l’arrosage pour favoriser l’activité de la plante et donc la systémie du produit, appliquer sans engrais.  En parallèle, compléter avec un lâcher d’auxiliaires adaptés aux espèces de pucerons identifiés.
    • Dès le premier puceron observé, sans parasitoïdes ET si dynamique croissante avec des individus ailés :
      • Si un produit à base de pirimicarbe a déjà été utilisé avant : alors appliquer au goutte à goutte un produit phytopharmaceutique à base de cyantraniliprole avec un renouvellement à 7 jours. Conditions d’application du cyantraniliprole : conditions poussantes sur minimum 2 à 3 jours (minimum 20°C dans la serre et journée ensoleillée), en limitant l’arrosage pour favoriser l’activité de la plante et donc la systémie du produit, appliquer sans engrais. Compléter avec un produit de biocontrôle à base d’huile de paraffine ou autres produits de biocontrôle. Renouveler si nécessaire.
      • Si un produit à base de pirimicarbe n’a pas encore été utilisé : utiliser un produit phytopharmaceutique à base de pirimicarbe s’il n’a pas été utilisé avant : attendre des températures suffisantes (minimum 20°C dans la serre et journée ensoleillée) pour l’appliquer. Si le traitement n’a pas été efficace, renouveler avec un produit de biocontrôle à base d’huile de paraffine ou autres produits de biocontrôle puis compléter avec un lâcher d’auxiliaires adaptés aux espèces de pucerons identifiés.
    • Si absence de pucerons, alors réaliser un suivi régulier (minimum 2 à 3 fois dans la semaine) sur des origines de plants ou secteurs de la serre différents.

 

–  Pendant la production du premier jet – 

  • Action systématique : continuer d’observer de façon hebdomadaire sur chaque origine de plants
  • Observation :
    • Dès le premier puceron observé ET si présence de parasitoïdes de pucerons actifs avec un équilibre stable, alors renforcer la lutte biologique par des lâchers de macro-organismes actifs sur les espèces de pucerons présentes. 
    • Si les pucerons sont en foyers, possibilité de réaliser des lâchers de larves de chrysopes sur les foyers – à une densité de 5 à 10 individus par plant à adapter selon la dynamique (ce qui implique d’avoir identifié les foyers dès leur observation).
    • Dès le premier puceron observé, avec une dynamique stable sans individus ailés, alors appliquer au goutte à goutte un produit phytopharmaceutique à base de cyantraniliprole avec un renouvellement à 7 jours, tout en veillant à ne pas dépasser les 4 applications maximum. Conditions d’application du cynatraniliprole : conditions poussantes sur minimum 2 à 3 jours (minimum 20°C dans la serre et journée ensoleillée), en limitant l’arrosage pour favoriser l’activité de la plante et donc la systémie du produit, appliquer sans engrais. En parallèle, compléter avec un lâcher d’auxiliaires adaptés aux espèces de pucerons identifiés.
    • Si les 4 applications de cynatraniliprole ont déjà été réalisées :
      • Si présence d’auxiliaires : renouveler les lâchers d’auxiliaires adaptés aux espèces de pucerons identifiés et surveiller l’équilibre et l’évolution des populations.
      • Si pas d’auxiliaires : alors appliquer un produit de biocontrôle à base de sels potassiques ou de maltodextrine ou produit d’action physique (polymères), en réunissant les conditions d’application adaptées à chaque produit : bouillie minimum de 500l/ha, vérifier l’application avec des papiers hydro sensibles (vérifier que le papier soit bleu intégralement),… et renouveler l’application au bout de 5 à 7 jours, suivant les conditions d’application réglementaire des produits.
    • Dès le premier puceron observé, avec une dynamique croissante avec des individus ailés, alors appliquer du cyantraniliprole en traitement des parties aériennes – stratégie à adapter en fonction de la stratégie drosophile qui est envisagée. Si l’utilisation de la cyantraniliprole n’est pas possible, utiliser un produit de biocontrôle (possible de tester l’huile de paraffine).
    • Si absence de pucerons, alors réaliser un suivi régulier (minimum 2 à 3 fois dans la semaine) sur des origines de plants ou secteurs de la serre différents.

 

–  Entre deux jets de production – 

  • Action systématique : nettoyage des plants : suppression des vieilles feuilles et des vieilles hampes et retrait de l’abri des déchets.
  • Observation :
    • Si déséquilibre des populations puceron/auxiliaire : Appliquer un produit phytopharmaceutique à base de pirimicarbe ou de cyantraniliprole si le nombre d’applications maximum n’a pas été réalisé. Sinon, utiliser un produit de biocontrôle (possible de tester l’huile de paraffine).

 

–  Pendant la production de la remontée – 

  • Action systématique : continuer d’observer de façon hebdomadaire sur chaque origine de plants
  • Observation :
    • Si présence de pucerons et présence de parasitoïdes de pucerons actifs avec un équilibre stable, poursuivre les observations et ne pas intervenir.
    • Si présence de pucerons, sans présence de parasitoïdes, alors appliquer au goutte à goutte un produit phytopharmaceutique à base de cyantraniliprole avec un renouvellement à 7 jours, tout en veillant à ne pas dépasser les 4 applications maximum. Conditions d’application du cynatraniliprole : conditions poussantes sur minimum 2 à 3 jours (minimum 20°C dans la serre et journée ensoleillée), en limitant l’arrosage pour favoriser l’activité de la plante et donc la systémie du produit, appliquer sans engrais.
    • Si les 4 applications ont déjà été réalisées : utiliser un produit de biocontrôle (possible de tester l’huile de paraffine) à renouveler selon la dynamique et l’équilibre des populations.
    • Si absence de pucerons, alors réaliser un suivi régulier (minimum 2 à 3 fois dans la semaine) sur des origines de plants ou secteurs de la serre différents.

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Explications :

Réunir les conditions d’application des produits : réglage du pulvérisateur, litrage de bouillie, conditions de températures et d’hygrométrie, luminosité, choix des adjuvants,… est tout aussi important voire plus que le choix des produits, notamment sur les premières applications pour éviter l’explosion des populations.
Besoin d’expérimentations pour positionner des produits de synthèse et de biocontrôle dès les stades précoces du fraisier en association avec les plantes de services (ex : orge)
Ces stratégies sont à combiner avec des stratégies de lutte en pépinière pour éviter de planter des plants infestés.
Les lâchers d’auxiliaires ne sont pas efficaces comme unique levier, le positionnement de ces stratégies méritent d’être poursuivi en complément des autres leviers.


En cas de retrait d'une ou plusieurs substances actives mentionnées dans l'énoncé, empêchant ou limitant la mise en oeuvre correcte de la règle de décision, consultez d'autres règles pour le couple culture/bioagresseur concerné ou recourir à des substances actives équivalentes.
Merci de faire remonter les cas de retrait de substances actives à l'équipe GECO (geco@acta.asso.fr).


SOURCE(S) ET/OU MISE EN ŒUVRE

Mise à jour le 25/11/2024 dans le cadre du projet DECIlég]: Antoine Gautier (Vallée du Lot), Camille Membré (Valprim), David Gouzy (Maraichers d’Armor), Karen Grasland (Périgord Fruits), Myriam Carmantran-Delias (CA47), Rémi Pipino (Cadalbret), Diana Medina (CA13), Rémi Roudaut (SICA St Pol), Sylvain Dureux (SOCAVE).

  • Expertise conseiller : Justine Garnodier (CTIFL) ; Louise Cachenaut (AOPn Fraises de France) ; Rémi Pipino et Kim Conesa (Cadalbret 47) ; Hugues François (Valprim 47) ; Jérémy Rivière (SCAAFEL 47) ; Ronan Le Garrec (Savéol) ; Myriam Carmentran-Delias (CA47) ; Céline Charles (SICOLY)
    [collectée le 05/01/2022 dans le cadre du projet DECIlég]

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Contributeurs

30/04/2025
Justine GARNODIER - CTIFL
justine.garnodier@ctifl.fr

16/11/2023
24/02/2023
Ludivine Quinet - CTIFL - Prigonrieux (24130)
ingenieur - ludivine.quinet@ctifl.fr

02/06/2022
Camille Gautier - DECIlég - Le Rheu (35650)
charge-mission - camille.gautier.1@inrae.fr