Utiliser de l'huile essentielle d'orange douce comme alternative au cuivre en viticulture
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1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
La viticulture est sujette à de nombreux ravageurs et maladies dont le mildiou, causé par un microorganisme : Plasmopara viticola ou encore l’oïdium dû à Erysiphe necator. Ces pathogènes peuvent anéantir la production et diminuer fortement sa qualité. Plusieurs moyens pour contrôler ces maladies existent aujourd’hui, notamment en agriculture biologique. Les viticulteurs en agriculture biologique utilisent très majoritairement le cuivre et le soufre.
Le cuivre présente d’après plusieurs études sur les impacts environnementaux, des désordres biologiques dans le sol non négligeables. En Europe, son utilisation est réglementée à 28 kg/ha sur 7 ans, ce qui correspond à une moyenne de 4 kg/ha/an. Ainsi les instituts de recherches et d’expérimentation (INRAE, IFV, GRAB, chambres d’agriculture etc.) ont, depuis les années 2000, élaboré plusieurs expérimentations afin de trouver des alternatives dans la stratégie de réduction des doses de cuivre. Concernant le soufre, à ce jour aucune réglementation en vigueur en France et en Europe n’impose de dose annuelle maximale de soufre par hectare. En revanche, un excès de soufre peut avoir des conséquences négatives sur la vinification avec des problèmes de réduction dans les vins.
L’huile essentielle d’orange douce (HEOD) a montré dans plusieurs projets des résultats promettants avec son effet direct anti-fongique et anti-germinatif sur le mildiou et l’oïdium de la vigne. HEOD apparaît comme une alternative dans la stratégie de réduction des doses de soufre et de cuivre. Il s'agit d'une des solutions alternatives à l'usage du cuivre en viticulture identifiée dans le Centre de ressources Alternatives au cuivre en viticulture du portail EcophytoPIC. Retrouvez-y la fiche associée à l'usage d'huile essentielle d'orange douce.
Précision sur la technique :
HEOD a une action directe sur les spores du mildiou (Plasmapora viticola) et les spores et le mycélium d’oïdium (Erysiphe necator).
Période de mise en œuvre
Sur les maladies cryptogamiques :
HEOD peut être appliquée juste avant une période de contamination afin de réduire l’inoculum présent dans la parcelle grâce à son action sur les spores. Elle peut également être positionnée à l’apparition des 1ers symptômes pour bénéficier de son action partiellement éradiquante. Cependant, l’efficacité du traitement est meilleure s’il est positionné en préventif, avant la contamination.
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les productions : Facilement généralisableHEOD est homologué sur 46 cultures (vigne, cultures légumières, petits fruits, cultures tropicales, cultures ornementales, cultures industrielles, arboriculture) et pour de nombreux usages fongicides et insecticides, mais les résultats d’efficacité obtenus sur vigne ne peuvent pas être extrapolés aux autres cultures sur lesquelles ces produits sont autorisées
Tous les types de sols : Facilement généralisable
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable
Réglementation
InfluenceRèglement (CE) n°1107/2009 du 21 octobre 2009
Décret n° 2016-532 du 27 avril 2016
Arrêté du 14 juin 2021
Ces produits sont autorisés en agriculture biologique (Annexe 1 du règlement d’exécution (UE) 2021/1165)
L’huile essentielle d’orange douce est soumise à la réglementation 1107/2009 pour une utilisation phytosanitaire. Ainsi, elle est autorisée en tant que substance active au niveau européen. L’orange douce est aussi une plante définie par le décret 2016-532 comme une SNUB. Aujourd’hui, plusieurs produits commerciaux possèdent une AMM en France pour une utilisation en viticulture.
2. Services rendus par la technique
Gestion des maladies
Gestion des ravageurs
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : Pas de connaissance sur impactEffet sur la qualité de l'eau : En augmentation
En permettant de réduire les doses de cuivre, l’utilisation d’HEOD présente un bénéfice indirect sur la qualité des eaux, en réduisant les risques de contaminations des eaux de surface avec du cuivre, produit classé “très toxique pour les organismes aquatiques”.
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Pas d'effet (neutre)
Critères "agronomiques"
Productivité : Pas d'effet (neutre)Qualité de la production : Pas d'effet (neutre)
Fertilité du sol : Pas d'effet (neutre)
Stress hydrique : Pas d'effet (neutre)
Biodiversité fonctionnelle : Pas de connaissance sur impact
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : Variable
Selon la stratégie choisie, la culture considérée et le matériel d’application (dose dépendant du volume d’eau appliqué) le coût de l’utilisation de cette solution est aux alentours de 35 € par hectare. Dans le cas d’une stratégie en association avec un fongicide à base de cuivre à dose réduite, le coût global du traitement peut être impacté.
Charges de mécanisation : Pas d'effet (neutre)
Marge : Variable
L’effet sur la marge est variable et indexé sur l'éventuelle augmentation des charges opérationnelles.
Critères "sociaux"
Temps de travail : Variable
Dépend de la pression de la maladie.
Période de pointe : Pas d'effet (neutre)
Effet sur la santé de l'agriculteur : Pas d'effet (neutre)
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Cicadelle pruineuse (Metcalfa pruinosa) | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Efficacité montrée sur Metcalfa pruinosa. Aussi, depuis novembre 2017, le Limocide® est homologué contre la Cicadelle de la Flavescence Dorée en vigne. Cependant, la DGAL ne prévoit pas sa prise en compte dans le cadre des traitements de la lutte obligatoire. Ce produit pourra toutefois être utilisé en complément de cette lutte obligatoire. |
Erinose | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Efficacité́ montrée sur Colomerus vitis |
Mildiou (vigne) | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | |
Oïdium de la vigne | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | |
cicadelle verte de la vigne (Empoasca vitis) | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Efficacité montrée sur Empoasca vitis. Aussi, depuis novembre 2017, le Limocide® est homologué contre la Cicadelle de la Flavescence Dorée en vigne. Cependant, la DGAL ne prévoit pas sa prise en compte dans le cadre des traitements de la lutte obligatoire. Ce produit pourra toutefois être utilisé en complément de cette lutte obligatoire. |
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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Coup de soleil | MOYENNE | Risque d'augmentation des phénomènes de brûlures du végétal en situation de fortes températures |
Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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5. Pour en savoir plus
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte chimique
Mode d'action : Atténuation
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Substitution
Contributeurs
autre - s.dupin@gironde.chambagri.fr