TECHNIQUE

Adapter les cycles de culture

Aboutie
Dernière modification : 30/01/2024
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Productions concernées

  • Cultures pérennes
  • Grandes cultures légumineuses
  • Grandes cultures
  • Pomme
  • Blé tendre
  • Maïs grain
  • Cultures fourragères
  • Maïs ensilage
  • Cultures légumières
  • Arboriculture et petits fruits
  • Vigne
  • Blé dur

Levier correspondant

Adapter le matériel végétal et l assolement

Crédit : INRAE

Description de la technique

L'adaptation des cycles de culture pour esquiver les stress climatiques consiste en plusieurs stratégies selon les espèces cultivées :


En grandes cultures :
Modifier les cycles de culture afin d'éviter que les stades les plus sensibles soient exposés aux périodes de stress les plus internes peut se faire via une combinaison d'ajustement de la date de semis et du choix de la précocité variétale. Pour les cultures de céréales à paille et de maïs, ces stratégies sont déjà mises en oeuvre dans plusieurs zones de production et résultent généralement en une précocification des cycles. Par exemple :

  • Précocification de la date d'épiaison du blé tendre pour éviter les stress thermiques et hydriques en fin de cycle (pendant la phase de remplissage du grain),
  • Précocification de la date de floraison du maïs pour éviter les plus fortes périodes de stress hydriques estivales.

 

Pour les cultures légumières : 
L'adaptation des cycles de culture passe par le choix de variétés adaptées à certains de créneaux de production spécifiques à chaque culture (résistance à la montaison en conditions sèches, résistances au froid, capacité à croître en conditions défavorables). Ces variétés existent pour certaines espèces légumières, mais des efforts de recherche et développement seront encore nécessaires afin de développer des variétés adaptées à la nouvelle donne climatique.


Pour les cultures pérennes, l'adaptation des cycles peut passer par l'optimisation du choix de la précocité des variétés. 

  • En arboriculture, le critère de précocité est aujourd'hui variablement pris en compte selon les territoires : les exploitations plus au sud peuvent s'orienter vers des variétés précoces à faible besoin en froid, de peur de ne pas satisfaire leurs besoins chaque hiver, tandis que plus au nord, cela peut être l'inverse en s'orientant vers des variétés plus tardives sachant que les besoins en froid resteront couverts malgré le changement climatique, et de manière à capter d'autres segments de marché.
  • En viticulture, les variétés tardives de vigne qui seront les plus adaptées dans certaines régions afin de retarder la maturation des raisins en période plus fraîche. 

Ressources disponibles

Mécanisme(s) d'action

C'est une stratégie d'esquive, qui consiste à contourner les périodes où les risques de stress hydrique et thermique sont importants, pour ne pas qu'ils coïncident avec les stades phénologiques pendant lesquels la culture y est très vulnérable (remplissage du grain pour le blé, floraison des protéagineux ou des fruitiers, etc).

Les variétés précoces ont généralement une consommation totale d'eau réduite. (Debaeke et al., 2008) [7]

Condition(s) d'efficacité

En grandes cultures, cette pratique d'adaptation des cycles via une précocification est conditionnée par :

  • La disponibilité d'une gamme variétale de précocité différentes adaptées aux contraintes de production locale,
  • Les compromis réalisables en terme de précocification de semis avec d'autres postes de l'itinéraire technique impacté par la période d'implantation (lutte contre les adventices pendant l'interculture, moindre exposition aux attaques de ravageurs automnaux, sensibilité de la culture au semis dans le froid pour les cultures de printemps...). Voir à ce sujet les limites de la technique.

Limites(s)

En grandes cultures, les principales limites sont :

  • La disponibilité d'une gamme variétale à la phénologie adaptée et satisfaisant en même temps les contraintes de production locales (résistances aux bioagresseurs, productivité, qualité des récoltes...),
  • L'aptitude de l'itinéraire technique dans sa globalité à gérer les différents enjeux liés à la date de semis (par exemple: précocification des semis à l'automne contradictoire avec certains moyens de lutte contre les bioagresseurs),
  • Les limites du raccourcissement des cycles en lien avec la maximisation de la période d'activité photosynthétique, premier facteur contribuant au rendement final. 
  • Plusieurs études ont ainsi montré que l'évitement via l'adaptation des cycles de culture était un levier pertinent mais dont les limites ne lui permettait pas à lui tout seul de résoudre la problématique de l'adaptation au changement climatique. En particulier, étant donné que les cultures seront de toutes façons confrontées à de plus en plus de périodes de stress, le développement de variétés tolérantes aux stress est une stratégie complémentaire à développer.

 

 

Evaluation de la technique

Délai de mise en place Ce critère évalue le pas de temps nécessaire à l’agriculteur/agricultrice pour mettre en place cette technique. ​Ce délai comprend à la fois le temps de réflexion nécessaire en amont de sa mise en place, et le temps de travail technique. . . . . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Coût Ce critère évalue le coût à la charge de l’agriculteur/agricultrice (éventuelles subventions déduites) pour la mise en œuvre et l’entretien de cette technique. Il comprend le temps de travail et l’investissement (intrants, matériels, etc.). . . . . . . . . . . . 1 : Faible . . . . . . . . . . . . . . . 2 : Modéré . . . . . . . . . . . . . . 3 : Elevé . . . . . . . . . . . .
Délai d'effet Ce critère évalue le pas de temps nécessaire pour que la technique améliore la résilience de l’exploitation (économique, agronomique, sociale, etc.). . . . . . . . . . . . . 1 : Moins de 1 an . . . . . . . . . 2 : Entre 1 et 3 ans . . . . . . . . 3 : Plus de 3 ans . . . . . . . . .
Effet sur l'atténuation Ce critère évalue la capacité de la technique à contribuer à l’atténuation du changement climatique à l’échelle de l’exploitation.​ Cet effet peut être neutre ou positif. L’atténuation s’entend par une réduction significative des émissions de GES (en priorité protoxyde d’azote, méthane et dioxyde de carbone) et/ou une augmentation du stockage de carbone.


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Contributeurs

30/01/2024
Elsa Galiano - ACTA - Pantin (93500)
charge-mission - elsa.galiano@acta.asso.fr