Cultiver sous abri des espèces de légumes peu sensibles aux nématodes en période à risque
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Récolte de roquette en cours dans le T2 (Crédit photo : GRAB)
Cet essai a été conduit par le GRAB chez un maraîcher en AB à Marguerittes (Gard) de 2012 à 2017 dans le cadre du projet GEDUBAT, qui s’inscrit dans la continuité du projet « PraBioTel ». Ce dernier visait à proposer des pratiques améliorantes pour la gestion des bioagresseurs telluriques en cultures légumières.
Des enquêtes et essais préliminaires conduits au GRAB ont permis de sélectionner des espèces commerciales peu sensibles aux nématodes à galles (Meloidogyne spp.), à introduire dans les rotations pour diminuer la multiplication de ces bioagresseurs. Ce levier génétiques est combiné à plusieurs autres leviers ayant pour objectif d'améliorer l'activité biologique du sol afin d'assurer une gestion durable des bioagresseurs telluriques.
Leviers testés
- Diversification de la rotation et évitement : introduction d'espèces peu sensibles sur le créneau à risque vis-à-vis des nématodes (printemps-été), tout en gardant la possibilité de cultiver des espèces plus sensibles le créneau automne-hiver ;
- Apport de matière organique ;
- Mise en place d'engrais verts en interculture ;
- Réduction de frequence de solarisation.
Principaux résultats et enseignements
L’indice de présence de galles racinaires (IGR) moyen est resté inférieur à 1 pendant la quasitotalité de l’essai, confirmant l’efficacité de la stratégie d’évitement. La coupure réalisée pendant 4 ans n’est cependant pas suffisante pour réguler durablement les populations de nématodes, qui augmentent rapidement avec la réintroduction de cultures sensible (sorgho).
De 2012 à 2017, seuls 3 traitements ont été réalisés : soufre sur mâche en 2015 et courgette en 2017 (oïdium) et cuivre sur oignon en 2015 (mildiou).
Le chiffre d’affaire moyen est légèrement supérieur à celui obtenu sur le système plus classique étudié sur le même site. Cette moyenne masque la forte variabilité du résultat liée à la réussite des cultures. Le suivi dans la durée montre l’importance de n’évaluer la performance économique des systèmes que sur une période longue pour lisser l’effet, parfois très fort, de l’année. Par ailleurs, ces résultats n’ont de valeur que dans le système de l’exploitation suivie, qui a réussi à bien commercialiser les cultures de « diversification » avec un prix de vente (en AB) satisfaisant.
Des connaissances restent à développer sur les effets à long terme de la suppression de la solarisation et de la stimulation de l’activité biologique, notamment sur l’évolution des communautés de nématodes (phytoparasites et non phytoparasites) et des communautés de champignons-bactéries.
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