1. Présentation

Caractérisation de la technique

Description de la technique :

La destruction d'engrais verts présents dans l'inter-rang de la vigne fait suite à leur implantation avant la période hivernale (voir la fiche technique Implanter des engrais verts en vigne), car ils n'ont pas vocation à être récoltés. Lorsqu'ils sont détruits, les engrais verts représentent un apport en matière organique, permettent de lutter contre l'érosion et le ruissellement et de limiter le développement d'adventices.

Le pilotage de la destruction de l'engrais vert doit se faire en lien avec les besoins de la vigne : il faut qu'il se développe suffisamment longtemps tout en limitant ses effets concurrentiels, et faire coïncider sa destruction et sa période de forte minéralisation avec les besoins de la vigne. Cependant, sa minéralisation est très dépendante des conditions climatiques du millésime, c'est pourquoi le pilotage vise surtout à limiter l'entrée en concurrence du couvert, plutôt qu'à faire coïncider sa restitution en fonction des besoins de la vigne.

La destruction est faite 1 à 2 mois avant la floraison de la vigne car elle absorbe l’azote de façon notable pendant cette période et passé le stade de floraison elle ne pourra plus bénéficier de l’extraction des éléments nutritifs mis à sa disposition. On déclenchera aussi la destruction avant la montée en graines des espèces envahissantes ou pouvant devenir gênantes (vesce, sarrasin, navette, radis...).

Précision sur la technique :

Plusieurs modes de destruction des engrais vert sont couramment utilisés, avec des effets différents, en particulier sur la vitesse de dégradation du couvert et sur sa minéralisation :

• Roulage : Il consiste à coucher les couverts végétaux au sol et de les pincer pour stopper la montée de sève, avec un débit de chantier important (jusqu'à 12 km/h) et une faible demande énergétique. La dégradation lente de la partie pincée et l'arrêt de la croissance du couvert permet une compensation voire un gain de matière organique. Il peut cependant avoir pour effet une destruction incomplète du couvert si l'engrais vert est composé de plusieurs espèces qui ne sont pas toutes en fin de cycle. L’utilisation du « rolofaca » est recommandée pour la maîtrise des plantes à tige creuse (Gaviglio, 2013). Il existe d'autres types de rouleau.

• Broyage : Cette destruction est utile au cas où la végétation est importante et/ou si l'incorporation au sol et la décomposition doivent se faire rapidement.

• Tonte/fauche : Elle est intéressante lorsque la végétation est peu développée ou si l'on souhaite la laisser sur le sol pour en assurer la couverture.

 

Le choix de la méthode de destruction dépendra du service rendu qui en est attendu et de l'espèce semée (voir partie 2. Services rendus par la technique).

Le couvert peut ensuite être enfoui, soit à la suite du broyage si on souhaite une dégradation et un apport d'azote rapide, soit de 30 à 60 jours après sa destruction (excepté dans le cas d'une destruction par tonte), pour éviter les pics de minéralisation au printemps, à une période où on cherche à limiter la vigueur de la plante. La matière organique ne doit pas être enfouie profondément si elle est encore fraiche et l'enfouissement peut être réalisé en une ou deux fois, selon les espèces, avec un outil à dents ou à disques.

Période de mise en œuvre

L’engrais est mis en place sur l’inter-rang en vigne.

Echelle spatiale de mise en œuvre

L’engrais est mis en place sur l’inter-rang en vigne.

Application de la technique à...

Toutes les productions : Facilement généralisable

Les diverses techniques de destruction sont retrouvées dans toutes les filières.

Tous les types de sols : Facilement généralisable
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable

La destruction de l’engrais vert n’est pas influencée par le climat, contrairement à l’implantation.

Réglementation

Influence

La protection des sols va dans le sens du développement de la technique.

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2. Services rendus par la technique

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3. Effets sur la durabilité du système de culture

Critères "environnementaux"

Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation

Le rôle de gestion des adventices assuré par la couverture du sol et l'intervention mécanique permettent de limiter le recours au travail du sol. De plus, la couverture du sol assurée après la destruction de l'engrais vert, tant qu'il n'est pas enfoui, limite l'érosion de l'inter-rang et donc le risque de turbidité. Enfin, un engrais vert peut jouer le rôle de culture piège à nitrates. 

Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable

La destruction des couverts d'engrais verts nécessitant un ou plusieurs interventions mécaniques, la consommation de carburants et les émissions de GES induites sont en augmentation. Cependant, elles peuvent être compensées par la limitation de l'utilisation d'engrais minéraux (grâce aux services rendus de fourniture en nutriments et gestion des adventices), dont la fabrication est consommatrice de ressources fossiles. L'utilisation d'engrais vert pour améliorer la teneur en matière organique des sols permet aussi de stocker du carbone dans les sols.

Critères "agronomiques"

Productivité : Variable

Il faut être vigilant sur la période de destruction/enfouissement des engrais verts, qui peut avoir pour effet un pic de minéralisation et donc une augmentation de la vigueur de la vigne à un moment où on cherche au contraire à la limiter (printemps et véraison), et inversemment, dans certaines situations peu fertiles, une destruction trop tardive peut générer une concurrence avec la vigne. 

Fertilité du sol : En augmentation

Voir le point 2. Services rendus par la technique - Fourniture de nutriments de cette fiche.

Les engrais verts stimulent l’activité biologique du sol de manière rapide et intense pendant leur croissance et surtout après enfouissement. Les quantités d’humus formées permettent d’entretenir le taux de matière organique du sol mais sont souvent insuffisantes pour le faire remonter.

Stress hydrique : Variable

Attention en zones sèches et lors de période de forte croissance de la vigne à détruire l’engrais vert avant qu’il ne concurrence la vigne sur le plan hydrique.

Biodiversité fonctionnelle : Pas d'effet (neutre)

Les engrais verts, selon la composition d'espèces du mélange, peuvent constituer un lieu propice à la présence d'auxiliaires de la vigne, cependant celui-ci est détruit avant la période végétative de la vigne.

Critères "économiques"

Charges opérationnelles : En augmentation

La consommation de carburant pour la destruction du couvert est plus importante que dans le cas d'une destruction chimique. Elle est fonction de l'outil et de la biomasse du couvert. Pour des couverts implantés 1 rang sur 2, l'IFV Sud-Ouest estime entre 10 et 11 l/ha de consommation, pour un broyage d'un couvert fortement développé (120 cm de hauteur) suivi d'un enfouissement avec un outil type cover-crop. Cette consommation est 10 fois plus importante que pour un simple roulage.

Charges de mécanisation : En augmentation

Elles dépendent du prix du matériel considéré.

Marge : Variable

Le coût de destruction, intégrant le prix du matériel et du temps de travail associé se situe entre 20 et 30 €/ha (IFV Sud-Ouest). A cela il convient de déduire les charges d'intrants économisés (engrais), qui peuvent se chiffrer à 75 € par ha dans le cas le plus favorable. Le prix de la technique dans son ensemble (semis, prix des semences, destruction) doit être pris en compte dans l'analyse de l'impact sur la marge (cf. fiche Implanter des engrais verts en vigne).

Critères "sociaux"

Temps de travail : En augmentation

La destruction mécanique des engrais verts demande un temps de travail plus important que dans le cas d'une destruction chimique, d'autant plus que l'intervention consiste à travailler un rang à la fois.

Les débits de chantier sont variables selon les matériels, la densité du couvert, etc. Le roulage représente l'intervention la plus rapide (de 8 à 12 km/h) (IFV Sud-Ouest).

Période de pointe : Pas d'effet (neutre)

Privilégier le roulage qui est la méthode de destruction la plus rapide (jusqu'à 12 km/h).

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4. Organismes favorisés ou défavorisés

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5. Pour en savoir plus

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6. Mots clés

Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte physique
Mode d'action :
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :