Optimisation des doses de cuivre en viticulture biologique
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Cette expérimentation a été conduite de 2013 à 2017 dans le cadre du projet Ecoviti Aquitaine, sur le site de Chateau Trapaud à Saint-Etienne-de-Lisse.
Le système testé est mis en place dans une exploitation certifiée en Agriculture Biologique (AB) et est valorisé en AOP Saint Emilion Grand Cru. L'objectif est de viser une réduction à minima de 50 % des intrants phytosanitaires par rapport à la référence régionale de 2006. De fait, l’indicateur pertinent mesuré est la quantité de cuivre métal apportée par hectare et par an.
Leviers mobilisés
La stratégie consiste à d’optimiser les doses de cuivre appliquées afin de se rapprocher de 4 kg par hectare et par an.
- Les traitements ont été déclenchés et raisonnés en utilisant des règles de décision (RDD) en cours de développement (DeciTrait® Bio, qui combine Mildium Bio® et Optidose®). Ces RDD visent à formaliser les stratégies mises en œuvre par les viticulteurs certifiés AB.
- La gestion du sol a également été modifiée avec l’intégration d’un engrais vert hivernal (mélange avoine-orge) un inter-rang sur deux pour maintenir la productivité ; le rang et un inter-rang sur deux sont couverts par un enherbement naturel permanent.
Résultats et enseignements
Les traitements appliqués ont permis de contenir les symptômes de mildiou, oïdium et black rot. Les RDD utilisées ont donc permis d’atteindre l’objectif de rendement minimal fixé par les dirigeants de l’exploitation tout en conservant une vendange de qualité.
Sur les 5 ans, l’objectif de réduction d’IFT total et d’IFT fongicides vis-à-vis de la référence régionale est atteint avec -55% (IFT Total). Il en va de même pour les quantités de cuivre appliquées, avec une réduction de 38% sur 5 ans, pour aboutir à la moyenne de 3 475g/ha de cuivre. Ces baisses restent très dépendantes des conditions du millésime.
Les engrais verts sont une pratique culturale qui permet d’entretenir l’état qualitatif des sols, de restituer des éléments nutritifs à la vigne et cela à des coûts limités. Les principaux freins au transfert de cette pratique sont l’achat d’un semoir (5 000€ à 15 000€) et la maîtrise technique du semis et de la destruction.
Lors de l’application d’un traitement, il est aisé de moduler la dose de produit en fonction de la période et du volume de végétation grâce aux OAD (Optidose® pour le souffre et DeciTrait Bio® pour le cuivre).
Avec l’accompagnement d’un conseiller, notamment sur l’utilisation des OAD et la gestion des engrais verts, le système que nous avons expérimenté pourrait donc être appliqué totalement par un viticulteur.
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