Rotation de fleurs annuelles en pleine terre sous abri économe en produits phytosanitaires
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Culture de Muflier en début de récolte. Etat sanitaire sain sans aucun traitement fongicide des parties aériennes (Crédit photo : L. MARY).
Cet essai a été mené de 2012 à 2017 sur la station expérimentale de la CATE à St-Pol-De-Léon HORTIFLOR. Ce projet porte sur la mise au point d’itinéraires culturaux innovants pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires en production de pépinière hors-sol.
Pour étaler la production des fleurs, les producteurs travaillent en séries successives en monoculture ou en rotation courte. Ces espèces sont cultivées en cycle court (de 2 à 6 mois), en pleine terre et à forte densité (40 à 80 plantes /m²). Les charges de structure sont élevées. Aussi, il est peu envisageable de réduire le nombre de séries cultivées par an et la densité de culture. Malgré tout, les fleurs ne doivent présenter aucun défaut. Dans ce projet, nous avons ciblé la lutte contre les ravageurs et maladies des parties aériennes, les parasites telluriques liés à la fatigue du sol et les adventices. Contrairement aux pratiques traditionnelles, la désinfection du sol n’est pas mobilisée dans ce système.
Leviers testés
- Allongement de la rotation et diversification des espèces ;
- Utilisation d’auxiliaires prédateurs, de parasitoïdes et de microorganismes ;
- Gestion du climat sous abri et de l'irrigation ;
- Paillage pour lutter contre les adventices ;
- Apport de matière organique, plantation en sol réchauffé et travail du sol à la bonne humidité pour lutter contres les ravageurs telluriques.
Principaux résultats et enseignements
La maîtrise maladies et de la plupart des ravageurs est satisfaisante tandis que le paillage ne donne pas pleine satisfaction quant au contrôle des adventices.
Le problème majeur du système testé a été la gestion des pucerons qui ont affecté le taux de récolte des fleurs pour plusieurs séries. En effet, malgré la présence d’auxiliaires et d’un équilibre correcte avec les ravageurs en cours de culture, on a observé à plusieurs reprises des explosions très rapides des populations de pucerons juste au moment de la floraison alors qu’il n’était plus possible d’intervenir. Notons que les chenilles (tordeuse de l’œillet) constituent également un problème croissant au fil des années.
La performance économique reste toutefois insuffisante dans cette expérimentation. Mais, ce résultat est surtout lié pour la plupart des séries à d’autres problèmes techniques (adaptation variétale, équilibre de vigueur…) plutôt qu’à des problèmes de ravageurs non maitrisés (sauf pucerons).
Malgré cela, et même si des progrès restent à faire, les résultats de cette expérimentation sont très intéressants. L’IFT total a pu être réduit d’une façon importante tout en obtenant une maîtrise correcte des principaux problèmes sanitaire.
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