Implanter des espèces gélives en interculture
Cette fiche est reliée à d'autres thématiques de la manière suivante :

2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
4. Organismes favorisés ou défavorisés
5. Pour en savoir plus
6. Mots clés
1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Crédits photo : CC0 1.0
Implanter préférentiellement des espèces gélives en interculture pour éviter d'avoir à intervenir mécaniquement ou chimiquement pour leur destruction.
En cela cette technique constitue une alternative à l'usage de glyphosate pour la destruction des couverts d'interculture.
Exemple de mise en oeuvre :
Implanter de la moutarde entre un blé tendre d'hiver et une orge de printemps : semis fin août / début septembre à la volée, à raison de 10 kg/ha.
Précision sur la technique :
On peut rouler l'interculture pour qu'elle gèle mieux.
Période de mise en œuvre
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Généralisation parfois délicateL'implantation de cultures intermédiaires gélives nécessite une récolte précoce de la culture précédente (céréales à paille d'hiver, colza, protéagineux…) pour permettre un développement suffisant avant les premières gelées.
Tous les types de sols : Facilement généralisable
L'implantation de cultures intermédiaires gélives peut potentiellement s'appliquer à tous types de sols. Elle présente un intérêt particulier sur sols hydromorphes où le passage pour la destruction peut être rendu difficile par une portance limitée.
Tous les contextes climatiques : Généralisation parfois délicate
Le choix de cultures intermédiaires gélives présente un intérêt dans les régions où les températures hivernales sont suffisamment basses pour permettre la destruction du couvert. A l'inverse, des températures basses très tôt dans la saison peuvent ne pas permettre un développement suffisant du couvert avant sa destruction.
Réglementation
InfluenceLe 4ème programme d'action de la directive nitrate implique la couverture intégrale des sols en hiver, ce qui implique l'implantation de cultures intermédiaires sur les parcelles non occupées par des cultures d'hiver ou pluriannuelles.
Directive nitrate - 4ème programme d'action
2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : Variableémission phytosanitaires : DIMINUTION
émission GES : VARIABLE
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
N.P. : DIMINUTION
pesticides : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : Variable
consommation d'énergie fossile : VARIABLE
Autre : Pas d'effet (neutre)
La présence d'un couvert végétal pendant l'interculture permet de limiter les risques de transferts d'azote, phosphore, rédidus phytosanitaires et particules de terre vers l'eau pendant cette période. De plus, le choix d'espèces gélives permet d'éviter l'usage d'herbicides pour la destruction du couvert.
L'implantation et la destruction du couvert entraine une consommation de carburant plus importante que le maintien du sol nu pendant l'interculture. Mais l'ameublissement du profil par le couvert peut autoriser un travail du sol réduit pour l'implantation de la culture suivante.
Aussi, l'implantation et la destruction du couvert entraine des émissions de GES liées à la consommation de carburant, mais permet aussi de stocker du carbone (si développement du couvert). Le bilan est donc "variable" à l'échelle de la culture.
Critères "agronomiques"
Productivité : VariableEn cas de destruction trop tardive, la culture intermédiaire peut provoquer des effets dépressifs sur la culture suivante (disponibilité en eau et en azote). Certaines cultures intermédiaires peuvent également présenter un effet allélopathique sur la culture suivante. Mais si la destruction est suffisamment précoce et le choix du couvert adapté, le couvert présente un effet neutre à positif sur la culture suivante.
Fertilité du sol : En augmentation
L'azote capté par le couvert pendant son développement est restitué progressivement après sa destruction. Une partie sera directement disponible pour la culture suivante. Le couvert permet aussi d'améliorer la disponibilité en phosphore et en potasse pour la culture suivante (remobilisation des éléments).
Stress hydrique : Variable
Le prélévement d'eau pendant le développement du couvert peut augmenter le déficit hydrique.
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
La biodiversité végétale domestique est accrue par l'implantation d'espèces différentes des cultures principales. De plus, la culture intermédiaire constitue un couvert favorable à de nombreuses espèces animales (avifaune, petit gibier, micro et macrofaune...)
Autres critères agronomiques : Variable
Pression maladies :
L'implantation de cultures intermédiaires permet de "casser" les rotations et ainsi le cycle des maladies (ex. fusarioses, piétins) dans les rotations céréalières. Cependant, le couvert peut aussi accroitre la pression maladies si les espèces implantées sont hôtes des mêmes pathogènes que les cultures principales (implantation de crucifères dans des rotations à fréquence de retour en colza élevée par exemple).
Pression ravageurs :
L'implantation de cultures intermédiaires peut permettre de diminuer ou réguler la présence de certains ravageurs (ex. nématodes de la betterave // moutarde et radis anti-nématodes). Cependant, le couvert peut aussi accroitre la présence de certains ravageurs (limaces, tenthrèdes, altises, pucerons) en constituant un lieu de refuge et de nourriture.
Structuration sol :
Le développement du système racinaire du couvert favorise la restructuration du sol. De plus, le choix d'espèces gélives peut permettre d'éviter des passages pour la destruction à une période où la portance du sol est limitée.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En augmentation
En fonction de l'espèce ou du mélange d'espèces choisi, le coût de semences peut varier de 10 à 100 €/ha. Le choix d'espèces gélives permet d'éviter les charges herbicides liées à la destruction.
L'implantation et la destruction du couvert entrainent aussi une consommation de carburant plus importante que le maintien du sol nu pendant l'interculture. Mais l'ameublissement du profil par le couvert peut autoriser un travail du sol réduit pour l'implantation de la culture suivante. Par ailleurs, le choix d'espèces gélives permet d'éviter la consommation de carburant liée à la destruction du couvert.
Charges de mécanisation : Variable
Le coût de l'implantation peut varier de 0 €/ha (semis à la récolte sous la coupe) à 60 €/ha (semis direct). Le choix d'espèces gélives permet cependant d'éviter les charges de mécanisation liées à la destruction du couvert.
Marge : En diminution
Les restitutions d'azote pour la culture suivante suite à la destruction du couvert ne couvrent généralement pas les charges liées à son implantation. La marge globale à court terme sera donc diminuée. Cependant les effets "à long terme" sont difficilement quantifiables et chiffrables et ne sont généralement pas pris en compte dans le calcul des marges (restructuration, limitation de l'érosion, vie du sol, ...). Le couvert peut aussi être valorisé (récolte, fourrages, ...).
Critères "sociaux"
Temps de travail : Variable
En fonction du mode d'implantation, la charge de travail peut être plus ou moins importante que celle liée à la réalisation de faux-semis en interculture.
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
altise du colza | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Possible présence sur couverts avec crucifères |
limace | FAIBLE | ravageur, prédateur ou parasite | |
petite altise | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Possible présence sur couverts avec crucifères |
pucerons des crucifères | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Possible présence sur couverts avec crucifères |
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
nématode à kystes | MOYENNE | ravageur, prédateur ou parasite | Variétés spécifiques de moutarde "anti-nématodes" |
piétin-verse | FAIBLE | agent pathogène (bioagresseur) | Par implantation de moutarde entre 2 céréales à pailles |
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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5. Pour en savoir plus
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs :
Mode d'action :
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :