Verger de pommes avec barrières physiques contre les maladies et ravageurs
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Mené de 2012 à 2017 sur le centre de Lanxade CTIFL (Dordogne), cet essai test la mise en place d'une barrière physique pour limiter le développement des bioagresseurs, avec un objectif de réduction de l'IFT d'au moins 50 %. Cependant, il ne s’agit pas seulement de substituer une technique par une autre, mais de reconcevoir l’ensemble du système de production, comme la conduite des arbres sous les bâches (gestion de la taille, de l’irrigation, de la fumure) et la maîtrise des autres bio-agresseurs. Cet essai s'inscrit dans le cadre du projet EXPE Ecophyto Pomme.
Leviers mobilisés
- Les bâches anti-pluie placées sur le haut des arbres afin d'empêcher la dissémination et germination des spores de tavelure par la pluie. Un deuxième usage recherché est la protection contre les maladies de conservation, en particulier les Gloesporioses.
- Le filet Alt'Carpo, avec une maille suffisamment petite pour protéger contre les lépidoptères.
En plus de ces leviers, d'autres moyens de lutte alternatifs sont mobilisés, dont les suivants :
- Application de kaolin pour perturber les pucerons cendrés ;
- Broyage des feuilles pour limiter l'inoculum de tavelure ;
- Divers leviers de biocontrôle : soufre contre l'oïdium, traitement à base de carpovirusine contre le carpocapse... ;
- Enherbement de l'inter-rang et désherbage mécanique sur le rang pour maitriser les adventices.
Ce système a pour objectif de réduire d’au moins 50% leur IFT par rapport à leur référence conventionnelle raisonnée (RAI), avec un rendement commercialisable équivalent (60-70 t/ha).
Principaux résultats et enseignements
La bâche anti-pluie a donné de bons résultats contre la tavelure. Par contre, la présence de la bâche semble avoir une incidence sur le développement de l’Oïdium, ce qui a entrainé en 2016 un renforcement de la protection spécifique anti-oïdium par des traitements à base de soufre. La pression carpocapse sur le site de Lanxade est globalement faible. Dans ces conditions, le dispositif Alt’Carpo donne satisfaction. Cependant, le filet semble laisser passer les tordeuses et favoriser le développement des pucerons.
Globalement sur les 5 années d’étude, le système a eu un état sanitaire satisfaisant à très satisfaisant, tout en réduisant l'IFT hors biocontrôle d'au moins 65% chaque année.
La bâche combinée au filet Alt’Carpo a entraîné des pertes de rendement, à l’exception de l’année 2012, où elle a apporté une
protection contre le gel. Le coût des infrastructures entraîne un surcoût, mais les charges en intrants phytosanitaires et mécanisation sont plus faibles.
Le "Zoom sur l’analyses de résidus" montre que le système testé permet de remplir chaque année les exigences suivantes : avoir des niveaux concentration des résidus inférieurs à 70 % de leur LMR (limite maximale de résidus) individuelle ; et que la somme de ces pourcentages de LMR individuelle ne dépasse pas 80%.
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