Système betteravier économe en intrant et en travail du sol réduit en limons profonds
Cette fiche est reliée à d'autres thématiques de la manière suivante :
Ce système vise à réduire d'au moins 50% l'utilisation de produits phyto-sanitaires sous contrainte de travail du sol réduit. Il a été conduit de 2011 à 2016 à Doignies (Pas de Calais) dans le cadre du projet PHYTO-SOL. Le système classique de la région est basé sur une rotation relativement longue intégrant deux cultures de printemps dont la betterave et une légumineuse : la féverole. Ce type de système cultivé en milieu à haut potentiel conduit à un recours fréquent au travail profond du sol et à l’usage d’intrants (azote et produits phytosanitaires).
Leviers testés
Dans ce milieu et dans un contexte où de nombreux agriculteurs souhaitent réduire le temps de travail à l’hectare, nous avons cherché à mettre au point un système de culture multi-performant, plus économe en intrants et sous contrainte de travail réduit du sol. Les principaux leviers mobilisés sont :
- Diversification de la rotation afin de réduire la fréquence des céréales ;
- Utilisation de variétés globalement tolérantes ;
- Mélanges variétaux en colza et blé pour respectivement lutter contre méligèthes et maladies fongiques ;
- Les dates de semis sont adaptées afin d'éviter que les cultures soient au stade sensible lors de fortes pression de bioagresseurs ;
- Lutte mécanique mobilisée conte les adventices.
Principaux résultats et enseignements
Bonne maîtrise des implantations en travail du sol limité pour le blé, le lin et la féverole. Cependant des difficultés d’implantation du colza et des betteraves sous cette même contrainte ont été rencontré.
Concernant les bioagresseurs, les résultats sont mitigés avec notamment quelques difficultés à gérer les adventices en colza et féverole, les limaces en colza mais surtout les altises qui ont occasionné des dégats importants sur lin. Les maladies sont quant à elles bien maitrisées sur l'ensemble de la rotation.
Les objectifs ne sont atteints qu’en terme de réduction du temps de travail (-20 %). Les indicateurs liés à l’azote sont améliorés mais les objectifs ne sont pas atteints. L’IFT est réduit de 30 % par rapport à la référence régionale mais l’objectif des -50 % n’est pas atteint. Le rendement et la marge brute sont inférieurs au système de référence.
Un des enseignements tirés de cette essai est d'éviter de positionner le colza derrière un protéagineux récolté tardivement. En effet la succession féverole de printemps-colza a été choisie pour maximiser la valorisation de l’azote après féverole. L’effet en termes de disponibilité en azote pour le colza semble positif. En revanche, la récolte tardive de la féverole empêche un semis précoce du colza et conduit souvent à une implantation dans un sol asséché. La levée du colza est donc souvent pénalisée ce qui expose à des risques accrus de dégâts de limaces notamment.
-> PLUS D'INFO DANS LA FICHE SYSTÈME DE CULTURE EXPE