OPTIMISER LA CONDUITE DES CULTURES PERENNES

 

 

Les cultures pérennes, dont notamment les arbres fruitiers et la vigne, sont largement impactées par le changement climatique. Les accidents climatiques qui représentent des risques majeurs pour ces productions dépendent beaucoup des bassins de production et du mode de conduite de la culture.

Pour faire face en particulier aux risques de stress hydrique et thermique, il existe plusieurs pratiques qui peuvent être mis en place dans la conduite de culture afin de limiter ces risques : à l’implantation des plants/ceps, durant leur formation et les opérations de taille, et également lors de la récolte.

Pour le cas de la filière vigne/vin, il est à noter que l’adaptation des systèmes de production au changement climatique a fait l’objet d’un important programme de recherche, le projet LACCAVE. Les publications et synthèses disponibles sur le site du projet présentent des perspectives d’évolution de la filière qui dépassent l’échelle de l’exploitation, en imaginant d’autres évolutions à l’échelle des filières et territoires.

Afin d’optimiser la conduite de culture en contexte de changement climatique, les choix d’implantation à l’échelle de la parcelle vont représenter une étape importante dans la stratégie d’adaptation. En effet, au-delà du choix du matériel végétal (cf. Adapter le matériel végétal et l’assolement), la disposition des plants/ceps sur la parcelle et le développement de leur système racinaire vont conditionner en partie l’impact des évènements climatiques et notamment du déficit hydrique sur la culture.

 

Optimiser l’implantation

 

Lors de l’implantation du verger ou des vignes, la configuration des rangs peut influer sur l’incidence du rayonnement solaire sur la culture, et sur les dynamiques de l’eau au sein de la parcelle.

Dans un premier temps, l’orientation des rangs vis-à-vis du rayonnement solaire peut être choisie afin d’anticiper le potentiel stress thermique estival.

 

Adapter l’orientation des rangs

 

Dans le cas de parcelles en pente, adapter l’orientation des rangs à la topographie de la parcelle permet de favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol et de réduire l’érosion des sols.

 

Planter perpendiculairement à la pente

 

De plus pour la vigne, les choix de densité de plantation vont aussi conditionner les besoins en eau de la culture et peuvent donc être une voie d'apdataiton à une ressource en eau restreinte, à condition que le système d'exploitation soit repensé de manière à maintenir sa viabilité.

 

Adapter la densité de plantation (viticulture)

 

Enfin, lors de la plantation, les techniques de préparation du sol et de préparation du plant/cep pourront avoir un effet positif sur le développement du système racinaire, et ainsi sur la résilience de la culture face aux aléas climatiques.

 

Optimiser l’implantation pour améliorer l’enracinement

 

 

Optimiser l’itinéraire technique

 

Pour la viticulture, le mode de conduite de la vigne influence fortement son fonctionnement physiologique. La formation en gobelet qui existe traditionnellement dans les régions méditerranéennes, présente différentes particularités (surface foliaire, position des baies et longueur des sarments) qui rendent la vigne plus résistante face aux stress hydrique et thermique dans certaines conditions.

 

Choisir une formation en gobelet (viticulture)

 

Dans l’itinéraire technique des cultures pérennes, on observe que le décalage des opérations de taille dans l’année aide dans certains cas à mieux composer avec le stress thermique estival.

 

En arboriculture, différer la période de taille permet de ne pas favoriser l'exposition des charpentières au rayonnement soleil. Tandis qu’en viticulture, l’objectif de la taille tardive comme stratégie d’esquive est d’améliorer la maturation des baies.

 

Décaler la période de taille

 

Enfin, lors de la récolte de la production, plusieurs techniques en lien avec l’organisation du travail et le matériel peuvent limiter l’impact des fortes chaleurs sur les fruits et baies.

 

Adapter la récolte

 

 

 

RESSOURCES TRANSVERSALES AUX TECHNIQUES DEPLOYABLES DANS CE LEVIER

 

Centres de ressources et projets transversaux pour aller plus loin

 

VITICULTURE 

Plusieurs projets multi-partenariaux se sont focalisées sur les stratégies d’adaptation propres à la filière viticole :

  • Le projet européen LIFE-ADVICLIM s’est clôturé en 2020 et avait en partie pour but de développer des stratégies d’adaptation et d’atténuation à l’échelle de plusieurs sites pilotes. Voici une synthèse des résultats obtenus dans le Bordelais : Projet LIFE-ADVICLIM
  • La plateforme Vineas créée dans le cadre d’un projet européen traite spécifiquement des leviers techniques d’adaptation des vignobles au changement climatique (vigne et vin). Plusieurs ressources techniques issues de Vineas sont reprises dans ce module mais nous encourageons vivement les lecteur.rices intéressé.es par cette production à explorer la bibliothèque de solutions du site.
  • Le projet Climenvi mené dans la région Centre-Val de Loire propose un catalogue de leviers d’adaptation présentant une évaluation multicritère de ces leviers : Changements climatiques : impacts et mesures d’adaptation possibles en viticulture

 

ARBORICULTURE

Plusieurs ouvrages démontrent que plusieurs grandes voies d’adaptation sont possibles pour les filières fruitières, en prenant en compte les autres risques que le stress hydrique et thermique (gel, grêle, dérèglements physiologiques, bioagresseurs émergents, etc) :

 

Projet en cours