Implanter des prairies multi-espèces en rotations céréalières
Cette fiche est reliée à d'autres thématiques de la manière suivante :
1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Une prairie multi-espèces est une prairie contenant au moins 3 espèces, d’au moins 2 familles différentes (le plus généralement graminées et légumineuses).
Implanter une prairie temporaire permet d’allonger la rotation et de bénéficier ainsi de services agronomiques (meilleure gestion des adventices, augmentation de la fertilité du sol, fourniture de nutriments…) et environnementaux (réduction des intrants et des émissions de GES). De plus, cela permet d’obtenir un fourrage de qualité sous différentes formes : pâturage, ensilage/enrubannage, foin ou affouragement en vert.
Précision sur la technique :
L’un des intérêts d’associer une ou des graminées à une ou des légumineuses est que leurs périodes de production sont complémentaires, ce qui permet de mieux répartir la production des prairies et sécuriser sa récolte fourragère tout au long de l’année.
Période de mise en œuvre
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les productions : Généralisation parfois délicateLa composition du mélange doit tenir compte du comportement de chaque espèce, pour minimiser les phénomènes de concurrence, qui peuvent aboutir à l'élimination de certaines espèces, et maximiser la complémentarité des espèces dans le temps notamment pour les prairies de moyenne et longue durée (> 3ans).
Tous les types de sols : Facilement généralisable
Les prairies multi-espèces peuvent s’adapter à tous types de sols.
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable
Les prairies multi-espèces peuvent d’adapter à tous types de climats
Réglementation
Cette pratique n’est ni favorisée ni défavorisée par la réglementation
2. Services rendus par la technique
Autonomie fourragère
Autonomie protéique
Régulation et gestion des adventices
Fourniture de nutriments
Stabilité physique et structuration du sol
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentationLa fourniture d’azote apportée par la prairie (voir partie services rendus) permet de diminuer les apports d’azote minéral et donc de limiter les émissions de N20. De même la meilleure gestion des adventices (voir partie services rendus) permet de diminuer les apports d’herbicides et donc leurs émissions dans l’air.
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
La diminution des apports d’azote minéral et d’herbicides limite leurs risques de transfert dans l’eau.
Il faut toutefois rester vigilant au risque de lixiviation des nitrates lors du retournement de la prairie.Effet sur la consommation de ressources fossiles : En diminution
La diminution des apports d’azote minéral permet de diminuer les émissions de GES liées à leur fabrication. De plus, les prairies nécessitant moins d’opérations de travail du sol (et ce d’autant plus que la durée de vie de la prairie est longue) en comparaison à une culture annuelle. Cela diminue la consommation de carburant et les émissions de GES liées.
Stockage de carbone : En augmentation
La prairie permet de compenser une partie des émissions de CO2 via le stockage du carbone
Critères "agronomiques"
Productivité : En augmentationLa présence d’une prairie a tendance à améliorer les rendements par rapport à un assolement classique et encore plus par rapport à de la monoculture. En termes de matière sèche par unité de surface, l'association de plusieurs espèces pluriannuelles permet de maximiser la production (complémentarité des systèmes foliaires, racinaires…).
Une expérimentation d’Arvalis a montré que l’on pouvait obtenir 9 quintaux supplémentaires pour un blé précédé par une prairie en comparaison à un blé assolé avec d’autres céréales (Synthèse essais longue durée (1980 à 2000), Arvalis)
Qualité de la production : En augmentation
Les prairies multi-espèces permettent d’obtenir des fourrages équilibrés : la légumineuse fournit prioritairement de la protéine et la graminée prioritairement de l’énergie (voir partie service rendus).
Fertilité du sol : En augmentation
L’intégration de prairies multi-espèces permet à la fois de fournir des nutriments aux cultures suivantes et d’améliorer la stabilité physique et la structuration du sol (voire partie services rendus)
Stress hydrique : En diminution
L'association de plusieurs espèces pluriannuelles permet une meilleure valorisation de l'eau disponible (complémentarité des systèmes racinaires).
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
La diversité spécifique du peuplement végétal favorise la biodiversité microbienne (d’autant plus si la durée de présence de la prairie est importante), surtout en comparaison avec la monoculture.
Maîtrise des adventices : Variable
Si la prairie a tendance à réduire la présence d’espèces hautes, compétitives et avec un cycle long (voir partie services rendus), elle peut avoir un effet inverse sur les espèces basses, rampantes avec un cycle court (voir partie bioagresseur favorisés).
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En diminution
L'implantation de praires multi-espèces implique des charges opérationnelles très réduites (implantation pour plusieurs années, fertilisation et protection phytosanitaire réduites, voire nulles…) par rapport à une rotation de cultures annuelles.
Charges de mécanisation : Variable
Les charges de mécanisation liées à l'implantation et l'exploitation d'une prairie multi-espèces sont inférieures à celles liées à une rotation de cultures annuelles. Ses charges de mécanisation sont également réduites lorsque la prairie est valorisée en pâturage.
Cependant, la récolte sous forme d’ensilage/enrubannage ou foin sur un ou plusieurs cycles peut engendrer des coûts de mécanisation non négligeables.
Marge : Pas d'effet (neutre)
La marge brute a tendance à se maintenir à l’échelle de la rotation.
Critères "sociaux"
Temps de travail : Pas d'effet (neutre)
L’implantation de prairies multi-espèces a peu d’impact sur le temps de travail.
Période de pointe : Pas d'effet (neutre)
Effet sur la santé de l'agriculteur : Pas d'effet (neutre)
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
Oïdium | agent pathogène (bioagresseur) | ||
Pâturins | adventices | ||
Rumex pluriannuels | adventices | ||
ergot | agent pathogène (bioagresseur) | ||
pissenlit | adventices | ||
piétin-échaudage | agent pathogène (bioagresseur) | ||
ray-grass anglais | adventices | ||
ray-grass d'italie | adventices | ||
renouée des oiseaux | adventices | ||
véronique de Perse | adventices |
Bioagresseurs défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|---|---|---|
Chardon des champs | adventices | ||
Chénopodes | adventices | ||
gaillet gratteron | adventices | ||
mercuriale annuelle | adventices | ||
morelle noire | adventices | ||
renouée liseron | adventices | ||
septoriose des feuilles | agent pathogène (bioagresseur) | ||
vulpin des champs | adventices |
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
---|
Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
---|
5. Pour en savoir plus
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Contrôle cultural
Mode d'action : Action sur le stock initial Barrière
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Reconception