Cultiver des associations d'espèces annuelles
Cette fiche est reliée à d'autres thématiques de la manière suivante :
2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
4. Organismes favorisés ou défavorisés
5. Pour en savoir plus
6. Mots clés
1. Présentation
Caractérisation de la technique
Description de la technique :
Date de dernière modification: 21/06/2011
Contributeurs initiaux :
Patricke Saulas | INRA | patrick.saulas(at)grignon.inra.fr | Grignon (78) |
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Lionel Jouy | Arvalis institut du végétal | l.jouy(at)arvalisinstitutduvegetal.fr | Boigneville (91) |
Jacques Girard | Chambre d'Agriculture du Calvados | j.girard(at)calvados.chambagri.fr | Caen (14) |
Sébastien Minette | Chambre Régionale d'Agriculture de Poitou-Charentes | Sebastien.MINETTE(at)poitou-charentes.chambagri.fr | Lusignan (86) |
Elise Pelzer | INRA | elise.pelzer(at)grignon.inra.fr | Grignon (78) |
Véronique Biarnès | UNIP | v.biarnes(at)unip.fr | Paris (75) |
Innocent Pambou | Chambre d'agriculture deMaine-et-Loire | innocent.pambou(at)maine-et-loire.chambagri.fr | Angers (49) |
Julien Halska | INRA | julien.halska(at)grignon.inra.fr | Dijon (21) |
Lutte contre les courriers indésirables : Pour utiliser ces adresses, remplacer (at) par @
L'association d'espèces annuelles est une culture simultanée de deux espèces ou plus sur la même surface. Les espèces ne sont pas nécessairement semées et récoltées en même temps mais doivent cohabiter pendant une période significative de leur croissance. Les plantes peuvent êtres mélangées dans la parcelle (semis d'un mélange de graines ou semis en plusieurs fois), ou cultivées en rangs ou bandes alternées. L'association d'une céréale et d'une légumineuse est la plus courante. Les cultures peuvent être récoltées en grains secs, en foin, voire en ensilage par les éleveurs ou les céréaliers (alimentation du troupeau, assez fréquente ou commercialisation, moins fréquente). Le choix des espèces est fonction des débouchés possibles, des caractéristiques physiologiques des espèces associées (précocité, hauteur) afin de récolter le mélange dans de bonnes conditions, et des objectifs recherchés (limiter le salissement, éviter les maladies, résistance à la verse, etc).
Exemple de mise en oeuvre :
Exemple pour l'ensilage. Semer fin octobre - début novembre en sol sain et profond un mélange triticale / pois fourrager / vesce respectivement à 290, 15 et 15 grains/m². semer à 2-3 cm de profondeur. Pas d'apport d'azote minéral si épandages de matière organique à l’implantation ou si reliquat de plus de 50 unités à la sortie de l’hiver. Dans le cas contraire, 50 à 60 unités d’azote maximum apportés à partir du stade épi 1 cm du triticale (mi-mars). Aucune spécialité commerciale n’est homologuée pour cette culture. Récolter avec séchage 1 ou 2 jours si récolte précoce ou récolte directe dans la journée si tardive. Exemple construit à partir de (BRUNSCHWIG et al. 2009). Autres exemples d'associations : caméline / lentille, la caméline devant compenser le déficit de compétitivité de la lentille par rapport aux adventices.
Période de mise en œuvre
Echelle spatiale de mise en œuvre
Application de la technique à...
Toutes les cultures : Généralisation parfois délicateManque de reference pour la plupart des espèces de grandes cultures. Cette technique est plus développée dans les élevages en recherche d'autonomie.
Tous les types de sols : Généralisation parfois délicate
Sur les sols hydromorphes, les associations céréales - légumineuses peuvent rencontrer un problème de perte hivernales de pieds de légumineuse qui déséquilibre le mélange. Une association entre une céréale et une luzerne (en semis sous couvert vivant) nécessite par exemple de tenir compte de la teneur en calcaire actif et du pH.
Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable
La réduction de l'impact des maladies est liée à l'année climatique : plus la pression maladie est forte, plus le mélange est intéressant et valorise les différences de sensibilité entre les espèces.
Réglementation
2. Services rendus par la technique
3. Effets sur la durabilité du système de culture
Critères "environnementaux"
Effet sur la qualité de l'air : En augmentationémission phytosanitaires : DIMINUTION
émission GES : INCONNUE
Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation
N.P. : DIMINUTION
pesticides : DIMINUTION
Effet sur la consommation de ressources fossiles : En diminution
consommation d'énergie fossile : DIMINUTION
Autre : Pas d'effet (neutre)
Air : Diminution de l'utilisation de pesticides. Diminution vraisemblable des GES si réduction du nombre de passage et des apports d'engrais.
Eau : Diminution de l'utilisation de produits phytosanitaires et/ou d'engrais azotés si mélange d'espèces avec légumineuses (ex. triticale/pois).
Energie fossile : Diminution du nombre de passages mécaniques, et éventuellement de l'utilisation d'engrais si introduction de légumineuses.
Critères "agronomiques"
Productivité : En augmentationRendement du mélange généralement supérieur à celui des espèces pures cultivées séparément. Le rendement du mélange est aussi plus stable d'une année à l'autre (moindre sensibilité au stress climatique).
Fertilité du sol : Variable
Si utilisation de légumineuses dans le mélange, effet généralement positif sur la structure.
Stress hydrique : En diminution
Les cultures associées sont souvent plus résistantes à la sécheresse que les cultures d'espèce unique.
Biodiversité fonctionnelle : En augmentation
Augmentation de la biodiversité végétale domestique et diversification des habitats et ressources offerts par l'agro-écosystème. Augmentation de la diversité intra-parcellaire.
Autres critères agronomiques : Variable
Teneur en protéines des céréales associées à des légumineuses : Augmentation
La teneur en protéines ou en azote des céréales du mélange est généralement améliorée.
Capacité de prédiction des proportions des différentes espèces à la récolte : Diminution
Il est difficile de prévoir la propostion des différentes espèces à la récolte.
Maîtrise des bio-agresseurs : Variable
Si les associations d'espèces semblent en général moins sensibles aux bioagresseurs, cet effet est variable et à étudier au cas par cas. Certains bio-agresseurs sont parfois favorisés, par exemple les pucerons attirés par des céréales riches en azote dans une association céréales-légumineuses ou les maladies du pied des céréales favorisées par un microclimat humide lié à la densité du couvert.
Critères "économiques"
Charges opérationnelles : En diminution
Diminution de l'utilisation de produits phytosanitaires et/ou d'engrais azotés si mélange d'espèces avec légumineuses (ex. triticale/pois).
Charges de mécanisation : En diminution
Réduction du nombre de passages dans la parcelle.
Marge : Variable
Variable selon les conditions climatiques de l'année, les prix de vente et la valorisation du mélange car : 1) diminution des charges phytosanitaires (au moins poste fongicide) mais 2) peut s'accompagner d'un coût supplémentaire de tri des graines à la récolte. Ces mélanges sont très intéressants pour une valorisation en consommation animale (ensilage, fourrage ou récolte en grains).
Autres critères économiques : Variable
Consommation de carburant : Diminution
Réduction du nombre de passages dans la parcelle.
Débouchés : Diminution
Des tests de tri du mélange, après récolte, ont été réalisés en Poitou-Charentes (Terrena, agriculture conventionnelle) ou en Midi-Pyrénées (agriculture biologique) mais les coûts sont pour l'instant trop élevés et non rentabilisés.
Critères "sociaux"
Temps de travail : En diminution
Réduction du nombre de passages dans la parcelle.
Période de pointe : En augmentation
Technicité de la récolte : Augmentation
Plage d'intervention courte pour l'ensilage de céréales-légumineuses et la valorisation en élevage en général.
Effet sur la santé de l'agriculteur : En augmentation
Diminution du risque d'exposition aux pesticides pour les applicateurs.
Temps d'observation : Variable
Les maladies étant retardées et freinées, le risque "d'accident cryptogamique majeur" est nettement diminué. Ceci induit un "besoin de surveillance" à la baisse, et peut autoriser un programme fongicide allégé déclenché à un stade bien choisi.
4. Organismes favorisés ou défavorisés
Bioagresseurs favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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oïdium des céréales | MOYENNE | agent pathogène (bioagresseur) | Favorisé ou défavorisé selon les associations, cf. Rusch 2006. |
Bioagresseurs défavorisés
Auxiliaires favorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Carabes prédateurs et granivores | MOYENNE | Ennemis naturels des bioagresseurs | Carabes prédateurs de parasites de l'orge favorisés dans la cas d'une association orge-pois ou orge-navets. |
Auxiliaires défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Type | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques favorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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Accidents climatiques et physiologiques défavorisés
Organisme | Impact de la technique | Précisions |
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5. Pour en savoir plus
Article de colloque. Sur la lutte contre la mouche du choux par association choux / trèfle.
6. Mots clés
Méthode de contrôle des bioagresseurs : Contrôle cultural
Mode d'action : Atténuation
Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Reconception